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210 LE VIN t e s jeunes gens aiment le cabaret, Pour le grand bruit qu'on peut y faire, Plutôt que pour la bonne chère, Et que de sa serviette on s'y fait un bonnet. Depuis Noé jusqu'à nos jours, le culte du vin a toujours subsisté, et je crois que son règne ne finira pas encore, d'autant plus qu'il e;t surtout regardé comme un pro- grès ; ce mot de progrès est un véritable plaidoyer en fa- veur delà tendance au matérialisme et à l'a plus affreuse démoralisation. Voici en effet des ordonnances de po- lice, qui s'appuient sur ma manière de voir, et qui prou- vent que la fréquentation excessive des cabarets produit souvent de grands désordres dans les populations: 8 mars 1745, de par le roy (Louis XV). « François, comte de Gelas, Voisins, vicomte de Lau- « trec, baron de Capendu, seigneur de Rochette et Li- « zardière, etc., chevalier des ordres du roi, lieutenant « général de ses armées et de la province de Guyenne, « inspecteur général d'infanterie, commandant en chef « pour Sa Majesté, dans les provinces de Lyonnois, Fo- « rest etBeaujolois, et Ville de Lyon. « Sur ce qui nous a été représenté que les derniers « troubles ont pris leur source et leur origine dans les « cabarets, cafés et lieux de jeux publics, soit de la ville, « soit des faubourgs, sous peine de prison pour la pre- « mière fois, et de punition corporelle en cas de récidive, « faisons très-expresses défenses a tous cabaretiers, ca- « fetiers et gens tenant des jeux publics, de recevoir chez » eux les dits artisans en plus grand nombre que celui « de quatre, leur ordonnant de nous avertir sur le champ « des assemblées, qui se feraient chez eux au préjudice