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LE DOCTEUR MORICE 21S de faire hommage aux Muséums de Lyon et de Paris de tous les trésors qu'il avait pu apporter. Mais, hélas ! au prix de quels sacrifices avait-il ache- té ces richesses. Au lieu de ce beau jeune homme dont le regard ardent et sympathique inspirait l'affection et •la confiance, les amis qui, deux années et demie aupara- vant, l'accompagnèrent à son départ, ne serraient plus dans leurs bras, qu'un homme débile, la tête chauve, dont les yeux abrités par des lunettes bleues ne suppor- taient qu'avec peine la lumière du jour. Etait-ce bien Morice, ce bon camarade, ce cÅ“ur d'or, on ne le recon- naissait qu'à cet enthousiasme, à cet ardent amour pour la science, à qui il avait sacrifié sa santé, et qui seul l'a- vait soutenu jusqu'alors. Il venait^ans son pays, le cÅ“ur encore plein d'espé- rances, remplir une formalité, qui devait l'aider à pour- suivre ses travaux; il venait chercher le grade de docteur. La Faculté de Paris couronna sa thèse doctorale, dont le sujet était une Étude sur la Dengue, fièvre éruptive des pays chauds. Morice, après avoir brillamment lutté dans un con- cours, fut nommé médecin de seconde classe ; son rang lui permettait de choisir sa destination. Le docteur Mo- rice, entraîné par l'espérance de terminer des travaux commencés, opta pour la Cochinchine, malgré les obser- vations de ses amis, qui prévoyaient bien qu'il n'aurait pas la force de résister à une seconde expédition. Il re- partit donc le 20 janvier 1876 pour notre colonie. Dès son arrivée en Cochinchine, il s'empressa de re- prendre et de poursuivre ses travaux scientifiques ; cha- que mois il nous envoyait des objets d'un prix inestima- ble, et comme l'a fort bien dit un de ses biographes, M. le doyen de la Faculté de Médecine de Lyon, « Grâce Ã