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USS PEINTURES MURALES 307 plus grossier réalisme, placer un Christ sublime, une madone au divin visage, un saint, solitaire ou martyr, au front nimbé ? Le trompe-l'œil ne captivera-t-il pas les spectateurs aux dépens du sujet religieux? Et pour obtenir ce sujet plus sûrement, pour attirer le regard, à défaut d'intérêt vivant, le peintre n'est-il pas porté, tous les jours déplus en plus, à s'éloigner des pro- cédés traditionnels et à négliger le pinceau, trouvé à no- tre époque trop raphaëlesqae,pour employer des moyens nouveaux, dignes tout au plus d'un peintre de décors ou d'un crépisseur ? Dans l'art mural, au contraire, la composition est im- portante, le dessin esi essentiel. Le faire est en appa- rence sacrifié. On évite tout ce qui saisirait trop l'œil et ne ferait pas unité avec le monument. Des silhouettes bien arrêtées, au contour majestueux, frappent de loin, avertissent le fidèle ou le spectateur qu'il y a là quelque chose qui n'est pas ordinaire et qui l'invite à se recueillir. Le problème de cet art un peu archaïque est résolu quand il divise l'espace, quand les teintes sont douces, quand les types sont beaux, calmes et les expressions déjà presque dans le ciel. La multiplicité tapageuse est proscrite de ces pages où une large simplicité laisse dominer l'idée et fait triom- pher la croyance. Le peintre a réussi, quand chacun, à première vue, peut dire : « Voici ce que je crois et ce que j'aime. » Cette langue de la peinture religieuse, tout en expri- mant les vérités les plus relevées, doit être populaire. Il faut que l'humble femme des champs et le robuste tra- vailleur la comprennent ; il faut que même le jeune en- fant y retrouve l'enseignement de son catéchisme. Dans cet art, bien faire suffit, et le trop bien n'est pas à pro-