page suivante »
LE SALON DE 1878 133 pour tout dire, un étang au bord du chemin et le village à quelque distance. Rien de plus simple, mais rien de plus juste de tons; c'est aussi charmant que peu préten- tieux. Voilà pourquoi je signale tout particulièrement aux amateurs le n° 427 de M. Aimé Perret. Après le Retour du marché et le Quai Saint-Antoine, tant admiré les années précédenets, le public, devenu exigeant, n'attendait de M. Sicard rien moins qu'une série ininter- rompue de révélations, et de chefs-d'œuvre ; et, comme cet enfant gâté du public ne nous a donné cette fois- ci qu'une toile sagement peinte, sans tour de force ni casse- cou, on reste volontiers étonné devant ses animaux et ses personnages. Des bœufs qui boivent tranquillement, voilà , tout. Quant à moi, je reconnais que l'abreuvoir (n° 512.) qui est cette année le tableau capital de M. Sicard, n'offre pas. le piquant et l'attrait des deux toiles que nous avons nommées ; j'admets encore que les arbres du fond sont un peu sacrifiés ; mais il me semble que les chevaux, les bœufs, surtout l'âne' qui brait de contentement, et la vi- goureuse fermière qui puise de l'eau sont traités d'une façon tout à fait supérieure ; je ne crois même pas qu'au point de vue du fini, M. Sicard ait fait beaucoup d'aussi bons tableaux. Un Àguador à Tolède est tout-à -fait réussi (513). fC'est l'Espagne des Mores et du Soleil. Le portrait d'un officier achevai (n° 514) est très-natu- rel de pose, surtout le cavalier. Le petit chien lui-même a sa physionomie à part et l'original se reconnaîtrait, dit- on, du premier coup d'œil. Il fallait bien qu'on cherchât chicane à M. Compte- Calix pour sa Noce bressane (n° 146). Il n'y a pas d'u- nité, disent les uns, tous les personnages causent deux à deux; il y a de la mignardise, ajoutent les autres... Eh