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268 LE GLOBE DE h\ BIBLIOTHÈQUE DE LYON ses devanciers flamands, a dû concilier la position du Congo avec les latitudes assignées par les préjugés d'école aux grands lacs du Nil et auxquelles devaient être rapportées toutes les autres données. Une carte de la Bibliothèque Ambrosiane de Milan dont M. de Semelle m'a donné un fac simile et qui est des dernières années du XVe siècle, indique le coude à 3° 40 lat. n. Enfin un globe espagnol de 1530 à 1540 récemment trouvé à la Bibliothèque Nationale de Paris, par M. Richard Cortambert, montre le Congo décrivant le coude bien plus au nord de Péquateur, par 6° environ lat. n. puis tournant à l'O. S. 0. vers l'Atlantique. Ces deux derniers travaux se rapprochent singulière- ment, on le voit, des relevés de Stanley. La mappemonde de Juan de la Cosa (1500) et le globe de Henri II offrent quelques variantes de latitudes, mais ce sont à peu près les mêmes indications. Où découvrir le principium et fons de cette grande donnée géographique ignorée il y a deux ans encore de la science moderne, et si bien connue dès le XVe siècle ? C'est un problème dont on ne trouvera la solution que dans les bibliothèques de Madrid, de Lisbonne ou du Vati- can. Jusqu'à nouvel ordre, nous ne saurions attribuer à la connaissance des sources et du cours du Congo plus d'ancienneté que la découverte du pays du Congo lui- même par les Portugais. Une carte de pombeiro ou de traitant Arabe copiée ou apportée en Europe par un des premiers successeurs de Diego Cam a seule pu doter la géographie du XVe siècle d'une aussi belle trouvaille. Si nous rencontrons, dans tous les travaux cartogra- phiques du XVIe siècle, la courbe du Congo, nous ne dé- couvrons que dans Edouard Lopez et Jean de Barros,