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                 LE TÈNEMENT DE THUNES                   99

1657 Le chapitre de Saint-Paul affranchit, en faveur
      des Carmes, le tènement de Thunes, moyennant
      la somme de 3,000 livres.
   Pendant tout le temps de la peste, qui dura de 1628
à 1643, les Carmes se montrèrent pleins du plus noble
dévouement envers les malheureux; ils se multiplièrent
auprès des malades et des mourants. En reconnaissance
de ces services, le Consulat leur fît don d'une somme
d'argent considérable et leur accorda la permission,
longtemps demandée, défaire la quête dans la ville.
   Depuis l'établissement des religieux sur ce territoire,
le nom de Thunes tend peu à peu à disparaître ; il est
définitivement remplacé par celui de Carmes-Déchaux.
La dernière fois que nous le rencontrons, c'est sous la
Révolution, dans la vente, à un habitant du quartier
Saint-Paul, d'un petit pavillon appelé pavillon de Thu-
nes, lequel s'élevait au-dessus de la montée de la Chana
et de l'ancienne chapelle du même nom, qui a fait place
aux ateliers de teinture de la maison Renard.
   Les étymologistes, qui se sont occupés de rechercher
l'origine du nom de Tunes ou Thunes, que l'on voit
écrit de ces deux manières, et toujours avec la marque
du pluriel, n'hésitent pas, avons-nous dit, à le faire dé-
river de la présence, dans l'hospice, de pestiférés venus
de Tunis, au temps de la croisade de saint Louis. L'un
d'eux ajoute que, plus tard, on établit en ce lieu, en
dehors de la porte de ville, un cabaret ou guinguette où
l'on allait danser, jouer, se divertir, espèce de maison où
les amoureux se donnaientrendez-vous. Cet établissement
portait pour enseigne le nom de Thunes, et de là vint
l'expression populaire de tuner ou faire tune, pour dire
qu'on avait fait bombance, qu'on avait pris part à un