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432 JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS il a pris: on lui conseillait celui de l'obéissance, mais je ne crois pas qu'il Tait suivi [\) Mai 1734. Les nouvelles sont toujours très-incertaines du côté de la Pologne ; tout ce qu'on sait, c'est que l'on presse le siège de Dantzick avec beaucoup de vivacité et que nous nous préparons à lui envoyer un- secours qui, sans doute, arrivera trop tard. M. Duguay-Trouin est réelle- ment parti et les régiments de Blaisois et de Bigorre em- barquent. Le bruit avait couru que le roi était hors de Dantzick à la tête d'un corps de troupes, mais la nouvelle était fausse comme le sont la plupart de celles qui vien- nent de si loin. (2) On ne sçait encore rien d'Allemagne, nous n'avons pas encore passé le Rhin. Le prince Eugène y est avec 25,000 hommes. On assure que le Palatin, l'E- lecteur de Bavière et de Cologne n'attendent que nous pour se déclarer. On mande qu'il y a beaucoup de maraudeurs dans notre armée et que M. le maréchal de Berwick en a fait pendre cent, tout d'une venue, pour faire un exemple. Nos princes du sang ont reçu, ces jours-ci, Cl) Cette mesure de rigueur fut motivée par la publication de Lettres philosophiques dont Voltaire chercha, selon son habitude, à désavouer la paternité dès qu'elles furent imprimées. Le gouver- nement eut cependant beaucoup de peina à . découvrir l'auteur : des amis influents avaient vainement essayé de conjurer l'orage, mais d'Argental envoya à Voltaire un exprès assez à temps pour, qu'il pût prendre la poste le 6 mai et se réfugier à Girey. (2) Stanislas Leksinski avait essayé de prendre possession de la précaire royauté à laquelle les Polonais l'avaient élu : il gagna Dantzick et y fut promptement assiégé. Le gouvernement français y envoya un secours dérisoire à la tête duquel se fit tuer le vaillant comte de Plélo, notre ministre en Danemarck (Voir le comte de Plélo par M. Rabhery, 1 vol. in-8. Paris, Pion, 1876). Jamais le cardinal ne songea à envoyer d'escadre sous les ordres de Duguay-Trouin : il le promit sans cesse, l'annonça même officiel- lement pour les premiers jours de mai. II expédia uniquement trois bataillons des régiments Périgord, Blaisois et la Marche sur deux vaisseaux, lesquels mirent à la voile le 1S avril 1734.