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LE RAVIN BE SAINT-ROMAIN 379 les peintures extérieurs rappellent un peu la décoration de certaines habitations de l'Orient : une bande bleue alternant, horizontalement, avec une bande blanche. Immédiatement après, sur la crête d'un mur, s'élève un petit baldaquin en pierres sculptées qui abrite une madone sans Bambino. C'est Notre-Dame de la Jardinière, comme l'indique une inscription par laquelle on implore la pro- tection de la mère du Christ pour le hameau au milieu duquel on a placé son image. Peu après, on prend le chemin qui conduit à Monteiller. Cette petite route ondule gracieusement entre des vignes et des vergers que bordent des murs peu élevés et ne gênant en rien la vue qui de là s'étend jusqu'au Cindre, dont la pointe se«profile sur un ciel qui devient sombre »" de belles carrières descendent jusqu'au fond de la vallée qui est à notre gauche, et les maisons de Saint-Cyr se groupent d'une façon très-heureuse sur le plateau qui nous fait face. Quant aux horizons lointains, ils sontmaintenant enveloppés de brunes grises, légèrement teintées de violet qui vont toujours s'épaississant et comme une marée montante finissent par les submerger entière- ment. Au bout d'un quart d'heure, nous rencontrons le che- min de Saint-Fortunat à Saint-Cyr ; nous le suivons tant qu'il descend et, dès que nous avons atteint les dernières maisons dépendant de la commune de Saint-Didier, nous tournons de nouveau à droite pour arriver au fond même du vallon que nous dominions tout à l'heure encore. Ce fond de vallon est très étroit et les deux coteaux entre lesquels il est resserré ne sont séparés que par une petite prairie aux herbes jaunies par la froidure et plantée de saules et de peupliers entre lesquels murmure sosrdement un petit cours d'eau à peine visible. La