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440       ,     JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS

sceaux. Vous 'savez peut-être qu'il a remercié Moncrif
qui était le secrétaire des commandements, qui est bien
heureux d'avoir obtenu par sa protection une place à
l'académie française; car, comme il n'aura plus rien à
faire, il sera assidu à sa séance et les jetons "de présence
le dédommageront des appointements. On dit plusieurs
raisons de sa disgrâce, mais la vraie est que madame la
duchesse, la mère, lui ayant demandé un état des dettes
les plus pressées du comte, il le fit avec son maître et
cet état ne montant qu'à. 50,000 livres, Son Altesse lui
dit qu'il fallait le recomposer et le monter jusqu'à 80, et
que les 10,000 écus de surplus seraient pour faire un pré-
sent à Camargo. Mais Moncrif, abusant de la confiance:
de son maître, fit part du compte à madame la duchesse
qui l'a sacrifié, car le pauvre Moncrif a été instantané-
ment expulsé sans espérance de retour. Sa place qui de-
 vient un objet plus considérable par les idées que la cour
 a sur ce prince, est briguée et sollicitée par tous les beaux
esprits de Paris, mais on ne sait encore qui l'obtiendra. Le %
bruit court que les Anglais se sont déclarés contre nous
et que M. de Montmorency commandera un corps en
 Flandre, mais cela demande confirmation. On parle du
mariage de la.fille du maréchal avec M. de Lauzun,
fils du duc de Gontaut ; celui de M. des Forts avec made-
moiselle d'Aligre, la cadette, est sûr (1). On parle aussi
 de M. de Fargis, surnommé l'Escarpin, qui, à la veille,
de la guerre était capitaine de gendarmerie,pour remplacer
M. de Plélo dans l'ambassade auprès du roi de Danemarc.
On nous promet deux nouveaux maréchaux de France,


 (1) Marie-Catherine, fille du président d'Alègre et de Madeleine de
Boivin, mariée le 21 février 1735 àBobert le Pelletier de Saint-Fargeau,
maître des requêtes, fils de M. des Forts, contrôleur général.