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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS , 441 le duc d'Antin et M. de Charot, non pour augmenter nos armées; mais pour renforcer le conseil (1 ). M de Fimarcon (2) s'est plaint hautement de ce que l'on a donné l'inspec- tion qu'avait M. de Biron à M. de Montconseil ; il ne se 'cache pas pour dire que c'est un j . . . . . . f.......; on assure même qu'il l'a dit à S. M. M. de Montconseil est un gentil- homme qui a été page de Louis XIV et qui doit sa fortu- ne au bonheur du jeu et à sa femme qui est fille de Mmede Cursé, chez qui toute la cour joue toute la nuit pour ne pas dire quelque chose de plus. On appelait son régiment le régiment de Biriby, parce que l'on prétend qu'il l'a gagné à ce jeu-là : ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a du cœur. Il ne put se dispenser d'avoir une affaire avec M. de Fimarcon qui, de l'air aisé dont il débite son panégy- rique, ne paraît pas l'appréhender. M.de Langeron (3) a eu une dispute au bal dernier avec un capitaine d'infanterie nommé Gabriel (4\ fils du directeur des bâtiments du roi, il y a eu quelques coups de coude donnés dans la presse: on leur a donné des gardes et les maréchaux leur ont dé- fendu la voie défait, et cela jusqu'à la première rencon- tre.On ne parle plus de la constitution. Les convulsion- nâmes jouent encore un rôle sur la scène,mais la connais- sance qu'on en a donné au parlement fait espérer qu'on verra bientôt le dénouement de cette farce. Vous avez sans doute ouï parler du prophète Elie qui a formé ici une secte dont l'exercice est assez singulier. On se rassemble hommes et femmes sans distinction dans un lieu souvent (V) Ni l'un ni l'autre ne furent nommés. (2) Aimeric de Cassagnet, marquis de Fimarcon, maréchal de camp, dernier de ce nom, il le laissa à son neveu. M. de Preissac (3) Charles Andrault, marquis de Longeron, fils du maréchal, il devint en 1762 lieutenant général. (4) Fils du célèbre architecte,