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              JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS                429
   Ce manuscrit, composé d,e lettres autographes, mais non
signées, adressées d'après une note moderne dont nous allons
prouver l'inexactitude, à l'intendant de Lyon M. Poulletier,
est conservé à la Bibliothèque nationale sous le n° 13694 du
supplément.
   Une note de la main de M. de Monmerqué les attribue à
Berges l'un des correspondants de Voltaire, mais cette dési-
gnation ne peut être conservée: il résulte en effet de recher-
ches minutieuses dues à l'obligeance de M. de Valous, le sa-
vant érudit lyonnais, que ce nom ne figure pas sur la liste
des membres de l'Académie des sciences de cette ville;, il ne
figure pas non plus sur la liste des membres de l'Académie
des inscriptions et cependant notre auteur anonyme nous
parle, dans sa lettre du 1er mai 1734, de son discours sur
l'infaillibilité du Pape, prononcé devant cette compagnie.
11 avait des attaches directes avec Lyon où demeurait son beau-
frère, M Bourgeat pour lequel il réclame contre un sieur
Nicolo la bienveillance de son correspondant. Mais ce ren-
seignement ne nous procure aucun éclaircissement : « le
nom de cet épistolaire, dit M. de Valous, après lequel on
rie peut espérer rien découvrir, est un mystère que je re-
nonce à expliquer, quant à présent. » Dans la lettre du
12 février 1735, il parle d'un gentilhomme de la princesse
de Modène, le marquis de Bologuiny qui était frère de
la mère d'un oncle de sa femme • Nous ne croyons pas non
plus que ces lettres soient adressées a M. Poulletier,
intendant à Lyon de 1730 à 1738, puisque dans une lettre, il
annonce à son correspondant la mort en couches de la propre
fille de ce haut fonctionnaire, ce qui évidemment exclut
 cette attribution.
   Notre anonyme tenait beaucoup à ses chroniques; nous
 verrons àla fin qu'il se montre froissé de ce que son protecteur
 n'ait pas cru devoir recourir à lui seul. A ce moment d'ail-
 leurs il se décourage en voyant échouer ses tentatives pour
 obtenir un intérêt dans les Fermes et il annonce son retour
 à Lyon, ce qui met fin naturellement à ses envois.
    Nous z'eproduisons textuellement ces lettres^nous bornant
 à retrancher quelques pièces de vers qui ont été publiées
 depuis dans des recueils connus, comme l'Habit ne faitpasle
 moine, de Piron, le morceau de Gresset sur la Paresse, la fable
 du Solitaire de Grécour, la Mule du pape de Voltaire et plu-
 sieurs autres également imprimées.
                                     G" E. de BARTHÉLÉMY.