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       ALGER, VILLE D'HIVER
         Notes de voyage, par M. Henri DUMONT (1)



   Voilà un petit livre dont le charme de style et l'inté-
rêt du récit ne le cèdent en rien à l'élégance de la forme.
L'auteur, que le barreau de Lyon comptait récemment
encore dans son sein, a consacré d'heureux loisirs à des
voyages artistiques. Après avoir vu Naples, il -voulut
connaître Alger, et, l'imagination frappée par la splen-
deur du tableau, il fut pris, comme il le" dit lui-même,
d'un esprit de retour vers ce beau climat. Ce fut alors
qu'il écrivit, sans prétention et en toute sincérité, ses
impressions personnelles sur la ville et sur ses habitants,
Juifs, Maltais, Espagnols, Arabes et Mauresques, qui
donnent à Alger sa physionomie particulière. Le conseil
pratique à l'usage de l'étranger, l'anecdote piquante, la
description prise sur le vif ont tour à tour leur place
 dans ces courts chapitres qui se font lire facilement sans
 qu'on songe à quitter le livre avant d'arriver au bout.
   Je détache pour les lecteurs de la Revue quelques
 pages intitulées : Le Médecin maure.

   « Lorsqu'un étranger arrive à Alger, s'il est malade,
que de fois, quelle que soit d'ailleurs sa maladie, il va
s'entendre dire : « Allez donc voir le médecin maure. »
Et, soit confiance, soit curiosité, on peut presque affir-
mer qu'il ira. J'ai dû faire comme tout le monde. Je
partis un matin à six heures de la place du Gouverne-
ment ; après avoir cherché vainement une place dans
deux carrioles qui étaient en partance pour le Frais-

   Ci) Un vol. in-12, 238 pag., chez Berger-Levrault, libraires-épi-
 teurs, Paris et Nancy.