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334 COUVENT DES MINIMES exclusivement consacré aux panégyriques des saints. Ce qui frappe d'abord à la simple lecture de ce recueil, c'est le choix sévère apporté dans le sujet des discours ; la plupart sont empruntés à l'évangile de la Messe et l'expli- cation du texte sacré en fait tout le fond. Ainsi pendant les quatre semaines de l'Avent, l'orateur traite successive- ment du Jugement dernier, des diverses manifestations de Jésus-Christ, de la' mission d'Elie et de celle de saint Jean-Baptiste, de l'autorité de la parole de Dieu. Dans la longue série des dimanches qui suivent la Pentecôte, il reste fidèle à sa méthode et donne à ses auditeurs l'explication des paraboles évangéliques, du Samaritain, de l'intendant infidèle, des talents, du Publicain. et du Pharisien. Son interprétation du texte et ses développe- ments historiques ou moraux sont, la plupart du temps, simples, faciles à saisir, sans recherche affectée, sans vaine subtilité. Il ne s'appuie que rarement sur des sens détournés, sur ces allégories fausses, étranges, tirées de loin, dont les prédicateurs d'alors étaient si prodigues. Ainsi la résurrection du fils de la veuve de Naim est pour lui le symbole de la résurrection spirituelle du pécheur; la guérisondu paralytique lui fournit l'occasion de parler de la rémision des péchés ; Jérusalem,cette ville malheureuse, sur laquelle Jésus verse des larmes, esta ses yeux l'âme du coupable endurci dans le mal. Toutes les fois que le père Humblot, fortement saisi par la grandeur du mystère qu'il expose ou de la vérité qu'il défend, ne songe pas à couvrir sa pensée d'ornements étrangers, quand il se contente de parler comme il pense et comme il sent, son discours est concis, nerveux, clair, sa phrase vive et pressée, ses expressions nettes et fortes, il touche à la véritable éloquence. Mais ces moments sont rapides comme l'éclair et ne laissent qu'une trace lumi- neuse trop fugitive.