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COUVENT DES MINIMES 327 est indispensable à l'orateur qui se destine au ministère de la parole chrétienne. Il fait ainsi sur lui-même l'ex- périence des vérités qu'il prêchera plus tard, et ses exhor- tations et ses conseils seront d'autant plus écoutés que sa sainteté paraîtra davantage. L'édification de sa vie et la réputation de sa science engagèrent les religieux à l'appeler promptement à l'honneur et aux difficultés du commandement. Dès la troisième année de son entrée dans le cloître, il fut en même temps élu supérieur par deux couvents et désigné pour celui de Beauregard, près de Clermont (!). Nous le voyons ensuite successivement nommé député au chapitre général d'Avignon, tenu en 1599, adminis- trateur de la province de Provence, procureur général de l'ordre en 1602, provincial de Lyon en 1605, visiteur des monastères de France et enfin provincial de la Tou- raine (2). Ces charges incessantes, toutes accordées par les suffrages des autres religieux, montrent de quelle es- time jouissait le père Humblot. Si sa modestie souffrait d'être placé au premier rang, quand il croyait ne mériter que la dernière place, la muliitude de ses occupations n'arrêtait pas son zèle et les honneurs ne le retenaient pas dans l'oisiveté. Son temps, ses forces, son savoir et son éloquence étaient continuellement dépensés à la con- version des hérétiques, il n'y avait rien qu'il ne tentât pour les convaincre et les ramener. Voyons à l'œuvre cet intrépide ouvrier de la vérité, pour étudier les procédés de son apostolat et en admirer le succès. Après un demi-siècle de guerres civiles, le calvinisme (1) L i v e ancien des chapitres généraux et provinciaux. Arch.