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328 COUVENT DES MINIMES vaincu sur les champs de bataille, n'avait été qu'à moitié défait ; l'edit de Nantes l'acceptait dans l'Etat et, à la fa- veur de cette tolérance, le prosélytisme des sectaires redoublait au sein des grandes villes et jusque dans les campagnes les plus reculées, Les prêches avaient lieu un peu partout, aux portes des cités, dans les champs, dans les hameaux éloignés, les assemblées des députés se tenaient régulièrement, et la secte, sans avoir à redouter les dangers d'une persécution violente, laissait croire qu'elle était sans cesse menacée. Les grands seigneurs n'étaient plus seuls dans ses rangs, les paysans, les ouvriers étaient pour le parti de nouvelles et précieuses recrues. Le crédit des uns et le fanatisme des autres semblaient encourager l'espoir d'une complète domina- tion. La lutte continuait donc entre les catholiques et les huguenots, et la prédication était surtout dirigée contre les erreurs du calvinisme, ses livres, ses pratiques, ses projets. François Humblot consacra sa vie à ce difficile et parfois périlleux ministère ; il parcourut la France en tous sens, évangélisa les principales villes, prêcha même dans celles qui étaient regardées comme le foyer de l'hérésie et le rendez-vous des miuistres, Montpellier, Saumur, La Rochelle, Metz, entendirent plus d'une fois ses éloquents discours ; au moment où les dissidents te- naient leurs assemblées, il dressait sa chaire à côté de la chaire des prédicants, et s'il ne parvenait pas à ramener de l'erreur des esprits égarés, au moins défendait-il la bergerie contre les invasions et les attaques. Sa constance et son ardeur ne connaissaient pas de bornes et on rapporte de lui des traits d'un admirable courage et d'une patience invincible ; ils montrent jus- qu'à quel point ce saint homme portait l'amour de 1,'of-