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314 CHRONIQUE LOCALE
c'est-à -dire comme légitimes : Bugne, peige, grole_, galoche,
arbouillure, ecqueville, et bientôt après écrabouiller et Jicler.
Qu'il se présente donc vite et surtout que son admission ne
rate pas.
En attendant ce jour heureux, disons, en français, que,
cette année, le printemps a fait complètement défaut. L ex-
pression sera comprise, elle est toutà fait admise à la chasse
et au palais.
Si le printemps est triste physiquement, il ne F est pas
moins moralement par les pertes douloureuses qu'il a infli-
gées à la cité dont tant d'illustres ou remarquables enfants
ont disparu ce mois-ci.
Ouvrons ce nécrologe par le nom le plus connu dans les
beaux-arts.
M. Claudius Jacquand, peintre d'histoire, chevalier delÃ
Légion d'honneur et de l'ordre de Léopold de Belgique, est
décédé à Paris, le 2 avril, dans sa soixante et quatorzième
année; il était né à Lyon en 1805 et avait fait ses premières
études artistiques sous un habile maître, Fleury_ Richard.
Mais de bonne heure, il avait quitté Lyon et s'était jeté au
milieu du mouvement de Paris. En 1824^ il avait eu l'audace
d'y exposer au Salon et la bonne fortune d'y recevoir une
deuxième médaille, il n'avait pas vingt ans. Depuis lors, ses
succès furent assurés • Plusieurs de ses .tableaux ont été ac-
quis par la liste civile, plusieurs par les musées de Paris,
de Belgique et de Hollande. 11 a deux toiles au Luxembourg;
il a fait les peintures murales de la chapelle de la "Vierge, Ã
» l'église Saint-Philippe du Roure; on lui doit un nombre
immense de tableaux de genre et de portraits. Il avait obte-
nu, en 1836, une première médaille, en 1839, la croix de la
Légion d'honneur et quinze médailles aux diverses exposi-
tions de la France et de l'étranger.
Le 2 avril, ont eu lieu les funérailles de M. le comte Henri
de Chaponay, d'une des plus anciennes et des plus illustres
familles de notre ville. Le nom de Chaponay se rattache à tous
les grands faits de notre histoire. Quant à lui, éloigné du
terrain brûlant de la politique, il avait cultivé les beaux arts
avec succès et la musique surtout avec passion.
Sa bibliothèque avait été une des plus belles de Lyon et
on la citait, môme à côté de celles si célèbres des Coste, des
Yemeniz, des Cailhava. Vendue en 1863, son catalogue est
recherché. Il contient, en effet, une collection brillante d'édi-
tions rares et de reliures dues atix maîtres de tous les lieux
et de tous les âges, bijoux précieux qui seraient disputés au-
jourd'hui à des prix fabuleux.
Sa collection de musique et d'instruments à corde était
regardée comme l'une des plus complètes et des plus remar-
quables de l'Europe.
Le 20 avril, est décédé M. Philippe Testenoire, de la mai-
son Palluat et Testenoire, une des premières de Lyon.
M. Testenoire était président du conseil d'administration
de l'Ecole de Commerce et membre du conseil d'administra-
tion de la succursale de la Banque de France, dans notre
ville. Il avait appartenu à la Chambre de Commerce,