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ODVENT DES MINIMES 261 préparant à son ministère futur, lui donna avec les avan- tages d'une taille élevée une voix retentissante et une belle et noble physionomie. Les principales villes de Fran- ce entendirent ses prédications et en particulier avec Lyon, Grenoble, Bordeaux et Besançon. Dans ses discours il s'appliquait surtout à émouvoir les passions ; malgré un langage diffus et parfois incorrect, en dépit d'une érudition trop riche des dépouilles de l'antiquité, on y rencontre de chaleureuses et vives exhortations, des tableaux fortement tracés, des appels vigoureux contre le vice et l'hérésie. Les astrologues surtout, encore fréquents à cette épo- que, et leurs pratiques superstitieuses attirent son indi- gnation ; il rencontre pour les condamner des mouve- ments d'une véritable éloquence. En 1608, il fut élu simultanément comme supérieur par les trois provinces que les Minimes possédaient alors dans notre pays. Il choisit celle de Lyon qu'il gouverna à deux reprises pendant six années, avec zèle, fermeté et prudence (1). Dans les dernières années de sa vie, pendant qu'il était retiré au couvent de Marcheville, dans le Barrois, sa conduite fut calomniée et dénoncée aux supérieurs ; il eût été expulsé de son ordre, s'il ne fût allé lui-même à Rome plaider sa cause et obtenir une légitime réhabilitation. Il existe de lui un livre assez curieux et fort rare sur l'ancienneté et la dignité de la maison de France. Mais cet ouvrage, chargé de détails les plus bizarres et des plus invraisemblables légendes, manque à la fois d'art et de critique i2). (1) Cf. H. 356. Livre ancien des Chapitres prvinciaux ; etc. Chapi- t r e s des années 1608, 1609, 1610, 1614, 1615, 1616, et Etienne Isnard. Codex minimus,pars prima et altéra. Lugduni, 1631 et 1632. (2) Voici le titre complet de ce l i v r e : Panégijre orthodoxe, mys- térieux et prophétique sur l'antiquité, dignité, noblesse et splen-