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CHRONIQUE LOCALE
Verts et Bleus, Têtes rondes et Cavaliers, Gris et Cua^
nais, Savoyards et Dauphinois, Bleus et Chouans n'étaient
pas plus à couteaux tirés qu'en ce moment les Globistes et
les Antiglobistes de notre bonne ville de Lyon.
« Je pulvériserai votre globe, j'en disperserai les frag-
ments, je soufflerai sur cette fantasmagorie, dit un érudit
qui s'indigne à la pensée qu'on veuille toucher à ia gloire
des Anglais et des Américains. D'ailleurs, à dix ans, j'avais
deviné la valeur de l'œuvre de Henri Marchand; j'avais
relevé la carte de l'Afrique centrale, et connu les lacs, avant
Baker, mais je m'étais contenté de garder ma découverte
pour moi. Aujourd'hui que d'autres en parlent, me voici
prêt à fronder. »
« La Société de Géographie de Lyon n'est pas sérieuse, dit
4 un autre qui revient du Maroc. Elle est victime d'une mysti-
fication colossale (ce qui est poli pour la sa pante Société). Si
M. de Semelle n'a pas d'autre guide que ce document pro-
digieusement fantaisiste, nous lui conseillons fort de se tenir
sur ses gardes. Mais la trouvaille à faire du BEM est bien
bonne !!! (sic).
On doit parler ainsi dans les cafés chantants de Bis-
kara.
Hélas ! on voit que nous sommes loin de la vieille urba-
nité française.
Mais nous avons changé tant de choses !
Qui donc veut paraître bien élevé, dans le temps où nous
vivons?
Jusqu'à présent les formes et les bonnes manières sont
donc du côté des Globistes qui disent simplement :
Que les connaissances géographiques étaient au moins
aussi grandes, le siècle passé, que de nos jours ;
Que l'existence des lacs d'où sortent les grands fleuves
africains, que le cours de ces fleuves, de leur source à la
mer, que ces contrées équatoriales qu'un incroyable aveu-
glement avait effacées de nos cartes modernes, que ces. peu-
plades immenses retrouvées de nos jours n'étaient point un,
mystère pour les érudits des siècles passés; que le globe de