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208                       LE VIN

   « La vieillesse, amateur du vin, aime beaucoup le suc
de la vigne. » Cependant le même auteur dit que la folie
est due à l'action du vin, mota insania vino (Met. ni,
536). Sénèque trouve que l'ivressse est une grande jouis-
sance pour les vieillards : Deditos vino potio eœtrema
dilectat, illa quœ mergit, quœ ebrietati summam manum
imponit. Cette épître est adressée à Lucilius, et dans
une autre à ce même correspondant il s'exprime ainsi :
Die ergo quare sapiens non débeat ébrius fieri ? « Ex-
plique-moi donc pourquoi un sage ne doit pas s'eni-
vrer ? »
   Les Romains appuyaient leur existence sur l'idée re-
ligieuse, et c'est pour cela qu'ils célébraient les Vinalia,
fête des vins, de même que les floralia, fêtes des fleurs,
et les rubigalia, en l'honneur de Rubigus, Dieu qui pré-
sidait à la récolte des blés. (Plin. xvm, 69). Ces vinalia
n'étaient certainement pas une absolution, donnée à ceux
qui se laissaient aller aux excès de la boisson, et de tout
temps en effet cette passion n'était pas approuvée par
les gens raisonnables. C'est pour cela que les Lacédémo-
niens enivraient leurs esclaves, pour faire horreur de
l'ivrognerie à leurs enfants (le grand vocab.)
   Dans l'antiquité, aussi bien qu'au temps présent, la
consommation du vin exigeait un local fréquenté par les
buveurs, auxquels naturellement il fallait des bouteilles
et des vases. On nommait ce local tabema ou caupona,
nom remplacé aujourd'hui par le café, le cabaret, la ta-
verne et la guinguette, où l'on donne à boire et à man-
ger; ce mot de caupona indiquait un cabaret, et ne se
disait guère qu'avec mépris, comme aujourd'hui le terme
susdit de cabaret. Celui qui était maître d'une caupona
se nommait caupo, et je présume que c'est de cette dé-
nomination qu'est venu le mot français de coupe, tasse