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                         LE VIN                         209

ou vase plus large que profond. Le caiipo n'était pas
très-estimé, et Juvénal (iv. 590) parle des femmes qui
épousaient des marchands, après avoir quitté leurs ma-
ris, caupone relicto. Cette union d'une femme à un négo-
ciant, vendenti, après avoir abandonné son cabaretier,
prouve que les vendeurs de vin n'étaient pas très-esti-
mes dans le monde romain. Caupona indiquait aussi une
auberge: en effet, Horace (Épist. i. 11,12) parle du
voyageur couvert de boue et de pluie, qui se réfugie dans
une caupona, et voudrait y vivre : Volet in caupona
vivere.
    Ces dénominations et les usages auxquels servaient
ces établissements ont été en partie conservés jusqu'au
temps présent; le mot de guinguette n'est pas encore en-
tièrement supprimé, et il représentait un rendez-vous
de plaisir hors de la ville. Il existait autrefois plusieurs
règlements de police ecclésiastique et civile concernant
ces établissements; différents conciles et statuts syno-
daux de la plupart des diocèses prononçaient des inter-
dits contre les ecclésiastiques qui les fréquentaient, à
moins que cette fréquentation eût lieu en voyage. Divers
règlements des parlements français défendaient l'entrée
dans ces locaux, pendant la nuit et aux heures du service
divin; la présence dans ces lieux était aussi prohibée par
plusieurs ordonnances aux particuliers mariés, a leurs
 enfants et a leurs domestiques, à peine d'amende tant
 contre eux que contre les cabaretiers. (Le Grand Vocab.
 1768;.
    Bien avant notre époque, la station dans ces anciens
 cafés et cabarets était très-fréquentée et servait aussi à
 l'amusement des jeunes gens. Voici ce que je trouve dans
 le livre des Diversités curieuses, publié en 1694 : «Sa-
 « vez-vous la raison pourquoi les jeunes gens aiment tant
 « le cabaret ? La voici :