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                     LA BATAILLE DE NÉZIB                   489

   cée, et la grâce d'une affabilité vraie. Général de la ré-
   forme, il en portait le costume quasi européen, le iez
   rouge sur la tête et la décoration en diamants sur la
   poitrine. »
     Après avoir lu le coran une partie de la matinée et
  s'être entretenu pieusement avec les ulémas dont il ai-
  mait à suivre les conseils, le séraskier s'était réveillé à
  l'odeur de la poudre et avait repris ses devoirs de géné-
  ral en chef. Il s'était porté aux points les plus dange-
  reux et avait déployé avec une véritable énergie du ta-
  lent, du courage et de l'activité. Après avoir fait de
  vains efforts pour maintenir ses soldats et payé avec au«
  dace de sa personne, se voyant abandonné, vaincu et ne
  trouvant pas la mort, il avait fui du côté d'Aïntab, tra-
  versé la ville et gagné Marach, honteux, le désespoir au
  cœur et sans avoir reçu le titre glorieux de Général en
  chef de l'armée d'Orient qu'an messager lui apportait,
  au moment de la bataille, de la part du glorieux Sul-
  tan.
     Cet envoi du sultan était le dernier acte de sa vie ; at-
  teint d'un delirium tremens, suivant les uns, d'une
  phthisie tuberculeuse, suivant les autres, ne vivant de-
  puis quelques jours que par artifice, Mahmoud s'éteignit,
  plutôt qu'il ne mourut,dans son palais de Tchamlidja, le
  1er juillet, à sept heures du matin. Il achevait la cinquante
  quatrième année de sa vie et la trente et unième d'un
  règne qui fut diversement apprécié ; il ne sut rien de la
  bataille de Nézib.
     « La fin du sultan, rapprochée des convulsions de son
K empire, dit Louis Blanc, avait je ne sais quelle significa-
  tion austère et profonde. Ce fut avecjane sorte de reli-
  gieuse inquiétude que les habitants de Constantinople