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190                  LA BATAILLE DE NÊZIB

regardèrent passer, enveloppé de ses châles funèbres,
leur terrible maître abattu. »
  Le trône des sultans appartenait désormais à un en-
fant, à un jeune homme de dix- sept ans, Abd-ul-Medjid
qui devait trouver tant d'épines à sa couronne. Son pre-
mier acte fut de réintégrer le vieux Khosrew-Pacha au
grade de grand vizir, et tout aussitôt, il annonça son
avènement aux légations européennes dans les termes
accoutumés :
   « Sa Hautesse sultan Mahmoud Khan, empereur des
Ottomans, ayant passé à l'autre vie, ce matin lundi, par
ttn effet de la prédestination divine, et sa Hautesse le
prince son fils, le très-magnifique, très-formidable, très-
puissant Sultan Abd-ul-Medjid Khan, étant monté heu-
reusement sur le trône impérial par droit d'héritage et
de mérite, tous les vizirs, ulémas, chefsmilitaires, grands
dignitaires de l'empire et fonctionnaires publics se sont
réunis, selon l'ancien usage, afin de rendre hommage
au nouveau souverain. Cet événement est annoncé à
toutes les légations des cours amies, et la présente note
officielle a pour but d'en informer l'ambassade d e . . . »
      « Le 19 rebi-ul-akhr 1225. (1« juillet 1839) »
   Si l'arrivée au pouvoir d'un jeune homme inexpéri-
menté dut satisfaire l'Egypte, la joie du vice-roi fut
singulièrement mitigée par la nouvelle que son ennemi
Kosrew-Pacha était grand-vizir. Mais d'ailleurs, Méhé-
met Ali avait-il bien le loisir de savourer son triomphe ?
Arrivé au comble *du pouvoir, il sentait son trône plus
ébranlé que jamais. Nézib lui avait donné la gloire,
mais la grande bataille lui mettait toute la diplomatie
sur les bras.
      « Pour ce qui est de l'Angleterre, dit Louis Blanc, elle