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126 LA BATAILLE DE NÉZIB yant quelques escadrons à la gauche des Egyptiens avec quatre batteries d'obusiers soutenues par la brigade d'Ismayl, au milieu du plus grand silence, il fît ouvrir un feu terrible sur les tentes des Africains. L'armée se ré- veilla, émue et terrifiée, croyant à une attaque générale et à la voix de ses chefs, courut aax armes. On s'aperçut bientôt que l'armée turque neprenaitpoint part à l'action, mais que les obus enflammés tombaient exclusivement sur les tentes d'Ibrahim et de Soliman, dont les Syriens avaient indiqué la position. Le major général était surtout le but que cherchait l'artillerie ottomane et son quartier fut promptement en feu. Mohamet-Bey, son énergique aide de camp, son homme de confiance, qui, le 21, avait eu déjà son cheval tué devant Nézib, aux côtés de Soliman, eut, cette nuit, fatale coïncidence, son cheval grièvement blessé d'un coup d'obus. Mohamet-Bey fut sauvé, mais ce n'était pas au hasard que les obus pleuvaient, et c'était bien à Soliman qu'ils étaient particulièrement adressés. Celui-ci ne les avait pas attendus et il était d'ur.. autre côté. Au premier réveil, surpris, mais non déconcerté, il avait couru aux batteries et sa présence dirigeant ceux qui servaient ses pièces, il avait répondu par la grande voix des canons égyptiens aux aboiements des obusiers ottomans. Ceux-ci n'étant pas de force, se turent bientôt, et la brigade d'Ismayl se retira sans avoir fait grand mal à l'ennemi. Mais une idée frappa Soliman. Pourquoi cette attaque avortée ? Pourquoi tant de bruit sans résultat ? Il crut avoir deviné et ordonna de suite une inspection des trou- pes. Il reconnut alors qu'une centaine de Syriens avaient déserté, mais, chose grave, deux bataillons du 3e régi- ment de la garde avaient disparu. Ils étaient aussi com-