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LA BATAILLE DE NÉZIB 117 Mezzar était occupé par deux régiments de cavalerie ottomane, quelques bandes indisciplinées de Bachi-bo- zouks et trois pièces d'artillerie. Il était facile à ces troupes, commandées par un général de division, de disputer le passage d'une gorge étroite qui conduit au villageet du pont jeté sur la rivière en face des habitations. La vue des Egyptiens qui descendaient les collines suffit pour les intimider et, brusquement, ils quittèrent la po- sition pour se replier en toute hâte sur Nézib, laissant derrière eux, à la merci du vainqueur qui s'en empara, tentes, bagages, munitions et jusqu'à la caisse militaire. A six heures du soir', Ibrahim et Soliman étaient maîtres, sans combat, du riche village, et l'armée s'établit, au nord, à cheval sur la route d'Alep à Bir, entre. Mezzar et Ouroul. La petite rivière de Mezzar coulait en avant de ses tentes et la protégeait. Le lendemain, dans sa fougue accoutumée, Ibrahim voulut faire sortir l'armée et la mener à l'ennemi. Soli- man aussitôt protesta, déclara qu'il répondait de l'armée sur sa tète, et qu'il voulait faire une reconnaissance pour juger de la position de l'ennemi avant de l'aborder. Ibrahim résistait, mais l'avis était si sage et Soliman si résolu, qu'il se rendit et que, prenant seulement quinze cents Arabes, quatre régiments de cavalerie et deux bat- teries d'artillerie à cheval, il s'avança dans- la plaine avec Soliman, pour reconnaître le camp et tà ter ceux qui l'habitaient. Les Turcs, à cette approche hardie, ripostèrent en jetant sur les Egyptiens des masses nombreuses deBachi-bozouks, de la cavalerie et de l'ar- tillerie légère qui lança quelques boulets. Un d'eux, tiré sur les audacieux généraux qui reconnaissaient par eux- mêmes les fortifications du camp, tua le cheval de Mo- hamed-Bey, un des aides de camp de Soliman, à côté du