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118 LA BATAILLE DE NÉZIB Major général, mais rien n'empêcha les deux généraux devoir à quelle formidable position ils avaient à faire. Quand ils se retirèrent, ils savaient que Nézib rfe pouvait pas être attaqué. Le baron de Moltke, M. de Mulbach et les autres Prussiens avaient mis la main à ces terribles retranchements et il ne fallait pas songer à les emporter d'assaut. La colline de Nézib était couverte et protégée, dans toute sa longueur, par le Karsim, petite rivière qui, ainsi que nous l'avons dit, coulait du nord au sud et faisant ensuite un coude, allait se jeter dans l'Euphrate, après avoir reçu ^, rivière de Mezzar. A 'droite du camp, au nord, et en avant de la petite ville de Nézib, quatre bat- teries d'artillerie armées de pièces de gros calibre, bat- taient la plaine et, plus loin encore, au couchant, une re- doute placée sur un mamelon prenait les assaillants en écharpe et balayait tout ce qui aurait tenté d'avancer. A gauche, au midi, une autre redoute contenait un ré- giment d'infanterie et, avec sa grosse artillerie, comman- dait ce côté de la plaine et le confluent des deux rivières. Il était impossible à quarante mille hommes, si résolus fussent-ils, d'enlever un camp de soixante mille hommes si habilement défendu, surtout quand on sait assez quelle ténacité le s*oldat turc tient quand il est abrité derrière un rempart. Ce fut un beau moment, sans doute, quand le baron de Moltke, l'organisateur de cette défense savante, Haflz, le puissant séraskier, les généraux turcs et les officiers prussiens virent les Egyptiens se retirer à pas lents et gagner leur camp de Mezzar. Sans avoir combattu, les Ottomans se jugeaient vainqueurs. Il n'y avait plus pour l'ennemi qu'à avouer sa défaite, mettre bas les armes et laisser le drapeau du Sultan se promener à travers la