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  100              LE TÈNEMENT DE THUNES

   repas dissolu. L'abbé Guillon est, croyons-nous, le pre-
   mier de nos écrivains qui, sans y ajouter grarîd'foi, ait
   parlé de cette expression, que Cochard, Péricaud, Bré-
   ghot du Lut répètent servilement. Aucun d'eux ne dit
   d'où il l'a tirée. Les anciens n'en font nulle mention.
   Cependant, un chroniqueur, dont on ne cite pas le nom,
   avance malicieusement que c'est à l'intempérance des
   Carmes qu'on attacha cette locution.
     Mais ce chroniqueur n'a sans doute pas réfléchi qu'elle
   a une origine plus ancienne que l'établissement de ces
  religieux en cet endroit. Quoi qu'il en soit, faire tune
  peut aller de pair avec cette autre locution tout aussi
  répandue : faire ripaille.
     Cette dernière locution était employée pour peindre la
  vie prétendue fastueuse de3 compagnons du vertueux
  Àmédée VIII, duc de Savoie, qui avait revêtu le froc de
  moine pour se retirer dans la célèbre abbaye de Ripaille
  des bords du lac de Genève, avant d'aller occuper le siège
  pontifical, sous le nom de Félix V.
     Mais laissons de côté et flétrissons ces misérables
  moyens d'opposition, inventés au siècle passé dans une
 intention trop facile à comprendre.
    Ici commence notre critique étymologique. Nous n'ac-
 ceptons nullement l'opinion des écrivains qui font venir
 le nom de Thunes de l'arrivée en ce lieu des pestiférés
 de Tunis. C'est ailleurs qu'il faut en rechercher l'origine.
Nous soumettons une proposition que, si vous le voulez
bien, nors allons analyser ensemble. Pour ce, il nous
faut faire une courte excursion rétrospective dans l'his-
toire de notre antique Lugdunu.n.
    Dès les premiers siècles de notre ère, les Romains,
vous le savez, avaient à grands frais construit deux
aqueducs en vue d'abreuver la cité d'eaux fraîches et