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tE TÈNEMENT DE THUNES 101 limpides. Ces deux aqueducs partaient, l'un, du massif de notre Mont-d'or, alors couvert d'une épaisse végéta- tion arborescente, et conséquemment plus abondant qu'aujourd'hui en eaux fluentes ; l'autre de la vallée su- périeure de la Brévenne, dont les forêts donnaient nais- sance à quantité de sources déshéritées, elles aussi, du précieux volume qu'elle fournissaient jadis. Ces eaux suffisaient aux besoins de la ville, assise dans le vallon de Saint-Just, entre la colline de Sainte-Foy et celle de Fourvière. Mais lorsque la ville s'agrandit et que de nouveaux palais, que le Forum, que des temples furent édifiés sur le plateau supérieur de Fourvière, ces eaux ne pou- vaient arriver jusque-là , à cause,de la faiblesse d'alti- tude dé leur point de départ. Il fallut donc construire le grand aqueduc du Pilât, dont la naissance se trouvait non loin de Saint-Chamond, c'est-à -dire en un lieu assez élevé pour que les eaux du Gier, qui l'alimentaient, pus- sent venir par une pente naturelle sur le susdit plateau de Fourvière, au dessus du restaurant Gay, où elles étaient recueillies et emmagasinées dans de vastes con- serves d'où elles étaient conduites en différentes direc- tions. Plus tard, lorsque les Romains créèrent un nouveau quartier de l'autre côté de la Saône, sur les flancs de la colline de Saint-Sébastien, au dessus des antiques Ca~ nabœ, ségusiaves et de la ville marchande, ils durent aviser aux moyens d'abreuver cette section de Lugdu- num et de fournir de l'eau aux palais qui entouraient le temple élevé à Rome et à Auguste, et auquel attenait un amphithéâtre qui, d'après M. Martin-Daussigny, voyait quelquefois son arène convertie en naumachie, afin que les gladiateurs pussent varier les genres de