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          DU          SURNATUREL


    Un des points du christianisme vers lequel la philosophie
 incrédule dirige ses plus rudes attaques, c'est le surnaturel. Il
 n'y a pas à s'en étonner quand on considère la place fonda-
 mentale qu'il occupe dans le christianisme. La philosophie
 incrédule veut à tout prix anéantir le surnaturel, parcequ'elle
 est bien assurée qu'avec lui s'écroulera Dieu. De son côté, la
 théologie chrétienne fait appel à tous ses moyens pour défendre
 le surnaturel parce qu'elle est bien assurée que, si l'on remue
 cette base, toute religion disparaît. En effet, si on la dépouille
 du surnaturel, la religion perd son prestige divin. Ce n'est plus
 qu'un système plus ou moins ingénieux, élaboré pour les besoins
 du temps, un produit de fabrique humaine, bon, les circonstan-
 ces passées, à être relégué dans le catalogue dés vieilleries.
    Qu'est-ce que le surnaturel ? Est-il possible ? Existe-t-il ? Les
< objections de la philosophie incrédule sont-elles de nature à
 l'ébranler? Tout autant de questions qui,s'imposent.
    Et d'abord, qu'est-ce que le surnaturel? Cette question serait
 très-complexe s'il s'agissait de l'examiner à fond et sous les
 faces diverses qu'elle présente dans la théologie. Mais, l'intérêt
 de la'thèse que nous nous proposons de défendre n'exige point
 que nous parcourions les divisions du surnaturel qui se rap-
 portent ou à l'économie de la foi ou aux extases de l'acétisme.
  De ces variétés du surnaturel, la philosophie incrédule s'inquièle
 peu. L'action invisible de Dieu dans les âmes, comme les mys-
 térieux rapports des êtres de l'autre monde avec les êtres
 privilégiés de celui-ci, que des esprits dépourvus de la science
 humaine, saisissent parfois avec une merveilleuse facilité, échap-
 pent à l'intelligence des esprits superbes, qui n'admettent d'au-
 tre lumière que celle de la raison. S'ils en entendent parler, ils