Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
        LE BONHEUR DE VP B.-N. DUFLOT.                 447

Oui. — Causons donc, alors, et parlons sagement.
Des amours généreux ce n'est plus le moment.
Les hommes de nos jours, c'est une loi commune,
S'informent avant tout de ce qu'est la fortune,
Ils en veulent beaucoup, et moi j'en ai fort peu.
La cruelle qu'elle est va comme le beau jeu,
Sans savoir où, souvent,.et les plus belles filles
Ne sont, en notre temps, bonnes que pour les grilles,
Si le père ne peut les doter largement.
L'or peut seul, en mari, transformer un amant.
Et moi je n'en pourrai point donner à mon gendre,-
Si ce n'est1 ta beauté, tes yeux et ton cœur        tendre,
(A part.) Pourvu que toutefois, tu veuilles l'attendrir.
Cependant — près de toijCtu vois souvent venir
Quelqu'un qui t'aime bien, qui, s'il t'avait pour femme,
MetSrait à tes genoux et son cœur et son âme,
Et qui serait pour toi, ce que je fus, hélas,
Pour ta mère         Est-ce que tu ne devines pas ?
Ton cousin ?
                      HENÉE.

             Mon cousin? C'est à rester muette !
Lui qui, pour tout savoir, sonne de la trompette j
Qui n'a jamais quitté ce malheureux pays,
Qui n'a point, comme moi, pris les goûts de'Paris ;
Lai qui, selon maman, ferait un domestique
Parfait       !
           MONSIEUR DUFLOT.    (A part.)
            Je m'attendais à pareille réplique :
Maudite vanité, voilà bien tes leçons !
(Haut.) Allons, petit démon, voyons, réfléchissons,
Vous me paraissez bien un peu trop dédaigneuse ;
L'attente vous rendrait meilleure raisonneuse.
Mais nous sommes pressés et je veux aujourd'hui
Que vous me disiez non ou vous me disiez oui.