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 436                     DU SUBNATOBEL.

   répondront par un sourire moqueur ou un geste de pitié. Mais
  à coup sûr, ils ne sauront pas de quoi il s'agit. La vulgarité de
   leurs pensées terrestres les empêche même de soupçonner la
  région sublime où se passent ces phénomènes divins". Du reste,
  la philosophie incrédule s'est à peu près exclusivement attachée
  à ce surnaturel, que Dieu semble, dans les vues de sa sagesse,
  avoir mis à la portée de tous les êtres raisonnables, à ce surna-
  turel qui frappe les sens, à l'égard duquel les plus simples peu-
  vent avoir une opinion, à ce surnaturel enfin qui accuse de
  temps à autre, au sein de l'ordre physique, l'intervention, nous
  ne disons pas de la Providence, puisque celle-ci se révèle chaque
 jour à tous les yeux par la régularité même de cet ordre, mais
  l'intervention d'une puissance exceptionnelle de Dieu.
     C'est ce surnaturel dont nous nous bornerons à faire connaî-
 tre la vraie signification. Quel est-il donc? Dirous-nous que c'est
 un pouvoir au-dessus de toute force créée ? Nous exprimerons
 peut-être suffisamment la causalité du surnaturel, selon le
 terme de l'école , nous n'en indiquerons pas de même l'effet.
 Dirons-nous que c'est une dérogation aux lois de la nature ?
 Nous mettrons bien en lumière l'effet du surnaturel, mais
 la causalité sera laissée dans l'ombre. Nous croyons donc
 qu'il faut lier ces deux éléments de définition dans la notion
 que voici : Le surnaturel est une opération exceptionnelle de
 Dieu, se manifestant contrairement aux faits connus de l'ordre
naturel. Par exemple : Il est contraire aux faits connus de
l'ordre naturel de prédire un futur contingent, de guérir instan-
tanément une maladie incurable ; donc la prédiction d'un futur'
contingent, la guérison instantanée d'une maladie incurable,
seront la manifestation d'une opération exceptionnelle de la
puissance de Dieu.
    Cette définition a l'inappréciable avantage d'être conforme à
la notion que le plus grand des théologiens donne dû miracle :
« Le miracle, dit saint Thomas, est proprement ce qu'opère la
seule puissance de Dieu, dans l'ordre naturel, par des effets ou
des modes contraires à ce qui doit se faire, llla quœ sola virtute
divina fiunt in rébus Mis in quibus est ordo nahiralis ad con-