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                             ARABES ET KABYLES.             37

  « Pour assurer leur empire sur les hommes sans intelli-
  « gence qui leur obéissent, ils appellent à leur aide les
  « sortilèges, les arts trompeurs et les illusions que procure
  « la liqueur enivrante (le sotua), dont ils vantent la sainte
   « vertu (1). »
    En revanche, les plus grandes bénédictions sont promi-
 ses à l'agriculteur.
    « Celui qui sème les grains, et le fait avec pureté^ dit
 « Ahoura-Mazda à Zoroastre, remplit toute l'étendue de la
 « loi des Mazdeiznans. L'homme qui accomplit ainsi la loi
 « est aussi grand devant Dieu que s'il avait donné l'être à
 « cent, à mille productions ou célébré dix mille sacrifi-
 « ces (2). »
    « 0 Mazda, s'écrie l'homme agréable à Ormuzd, o Mazda
 « qu'aucun autre que l'agriculteur, quelque dieu qu'il ado-
 « re, n'ait en partage la bonne nouvelle (Evangelium)(3).»
On voit que dans les Gâthâs l'agriculture est mise au- .
 dessus même des religions.
    M. Eugène Flotard, dans son ouvrage sur la religion pri-
mitive des Indo-Européens, fait très-bien ressortir le rôle
essentiellement pratique d'Ahoura-Mazda, le dieu suprême
des Perses. Il est l'inventeur de l'agriculture ; il a lui-même
entouré de haies les champs cultivés et en a attribué la
possession aux vrais croyants ; il protège les héritages ; il
est le gardien de la propriété ; l'homme de bien, ami de la
vérité doit respecter religieusement l'existence, les servi-
teurs, le bétail de l'agriculteur. ! L'homme menteur et non
croyant est indigne de posséder les biens terrestres, de
même que les biens célestes. Au'cun autre que l'agricul-
teur n ? ira après sa mort dans le paradis.
   On le voit, dans les Gâthâs, les traces d'antagonisme
entre les Aryas pasteurs, hostiles aux travaux agricoles et

  (1) Yaçna xxxi, xxxu, xxxm.
 (2) Zend-Avestà.
 (3) Galtas, xxxi, § 1 0 .