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LYON Bien que M. Monfalcon, le laborieux bibliothécaire de notre ville, ne craigne pas d'avancer que l'étymologie du mot Lyon soit un texte à controverses tellement oiseu- ses qu'on doive hésiter à l'aborder ; bien qu'il nie l'utilité de semblables recherches — aveu charmant de la part d'un historien — nous osons affronter les difficultés d'un pareil travail. Si, nous ne les résolvons pas à votre entière satisfaction, nous avons du moins l'espoir de les aplanir pour nos successeurs. Lyon, grécisé Lougoudounos, latinisé Lougoudunum, Lougdunum, Logoudum, Lugudunum, Lugdunum , veut- il dire : montagne des corbeaux , en mémoire d'Atepo- marus et de Momorus , princes rhodiens qui, venus dans nos contrées pour y fonder une colonie, aperçurent un groupe de ces oiseaux s'envoler de la montagne, que les augures signalèrent aussitôt comme le siège du nou- vel établissement ? — Notre respectable maître et ami, A. Péan, considère ces deux personnages comme des êtres mythologiques, des Dioscures, dont la destinée fut celle de Rémus et Romulus. — Lugdunum dérive-t-il des Lygiens, autres colons grecs fixés à Marseille, créateurs d'un emporium à l'embouchure du Rhône et de la Saône ? de Lugdus, souverain qui n'a vécu que dans l'imagination de quelques auteurs ? i'ilium, en souvenir du siège de Troie? de Leton (ihov), et deLeyon [ibio-j), deux mots grecs rappelant la plaine où la cité fut bâtie et les moissons, témoignage de la richesse de la contrée ? Vient-il de 30