page suivante »
400 CHRONIQUE LOCALE. Ce n'est donc point à la Croix-Ronssc, comme le croit M. de Sugny, que les premiers métiers battirent. Les constructions, à cette époque, finis- saient à la porte du Griffon. Tout l'espace compris entre le Griffon et le boulevard Saint-Sébastien était exploité en cultures. La Croix-Rousse était une ferme isolée comme la Gloriette. C'est seulement sous la Restauration que des constructions appropriées à des ateliers furent construites sur les Tapis. — Le Salut public du 7 mai réédite, d'après la Correspondance répu- blicaine, une charmante anecdote, bien connue d'ailleurs, d'après laquelle notre grand poète Lamartine aurait accordé, en 1848, un emploi au roi David, l'auteur des Psaumes. La Correspondance républicaine ajoute que l'immortel roi hébreu avait été nommé préfet du Rhône, mais que ne s'étant pas rendu à son poste, il avait été appelé à d'autres fonctions et remplacé par M. Berger. Le Salut public dit très-bien qu'il n'y a jamais eu de préfet du Rhône ni du nom de David, ni du nom de Berger. A notre tour, nous viendrons rec- tifier ce récit et rappeler que les petits journaux de 1849 qui avaient lancé cette anecdote, trop jolie pour n'être pas vraie, ne parlaient pas de Lyon, mais de Brème, et c'est sous le titre « Le roi David nommé consul & Brème » que l'histoire eut alors tant de retentissement et de succès. — Notre compatriote lyonnais, M. Jules Baux, le savant historien de la Bresse, archiviste du département de l'Ain depuis plus de trente-cinq ans, vient, sur sa demande, d'être mis à la retraite; mais, ainsi qu'il le dit lui- même, sans renoncer aux travaux historiques qui ont honoré sa vie, et que sa verte vieillesse lui permet courageusement do continuer. — Les travaux d'organisation de notre Exposition universelle s'activent et s'accentuent. Sans ressembler à celle de l'année passée, elle ne man- quera ni d'intérêt ni d'importance pour notre ville chez qui elle ramènera un peuple d'étrangers et de voisins, curieux de voir les surprises que l'administration lui ménage. —.La maison Josserand vient de publier une Vie de Mgr Mioland, arche- vêque de Toulouse, premier supérieur des Missionnaires de Lyon, par M. l'abbé Dcsgcorge, supérieur de la même Société, et un petit volume signé d'un autre nom éminemment lyonnais : Petites Méditations à l'usagé des enfants, par M me de Jussicu. Ce charmant ouvrage a toute l'élégance de style et le doux parfum d'ascétisme qui distinguent Raison et foi, le petit chef-d'œuvre d'un autre membre de cette famille célèbre, M. Alexis de Jussieu. — Un bon symptôme est de «oir nos bibliothèques municipales de plus en plus fréquentées. Elles sont d'ailleurs bien tenues, bien surveillées, et nous espérons qu'elles finiront par disputer notre jeunesse ouvrière aux délices de la brasserie et du cabaret. — Nous nous trompions en vous disant que nous n'avions ni maire ni adjoints; nous avons six destins et douze des autres. Ah! mon Dieu, oui. Quant au préfet, nous l'attendons. A. Y. Lyon, imp. d'Auié VINGTRINIER,directeur-gérant.