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                      CHRONIQUE LOGALE
   La Politique règne et gouverne, peut-être plus despotiquemcnt que
conslitutionnellement ; peut-être usurpe-t-elle jusqu'aux droits sacrés de
la science, de la littérature et des arts; peut-être quelques esprits trouvent-
ils qu'elle en prend trop et voudraient-ils la limiter, rien n'y fait. 11 n'y
en a que pour elle.
   Dn des poètes lyonnais les plus opposés à ses envahissements, un ar-
chéologue érudit qui n'a des yeux q.ué pour son vieux Lyon, entraîné par
l'exemple et la fatalité, a lui-même sacrifié à la reine du jour et a commis
le quatrain suivant; que la postérité le lui pardonne :
                   La ville de Lyon, la seconde de France,
                   Conservera toujours sa ronge indépendance-
                   Et, ponr bien le prouver aux yeux du parti blanc,
                 . Dans les élections elle a tenu son Rauc.
   Du reste, nous n'avons ni préfet, ni maire, ni adjoints, ni conseillers
municipaux       ch ! bien, on vit quand même.
   On vit, mais cela n'empêche pas de mourir.
   La cité a perdu de nobles enfants : Bonnet le statuaire ; l'abbé Vincent,
digne prêtre, écrivain vaillant ; le conseiller Durand , autour do l'Histoire
de Jujurieux ;• enfin le docteur Monin, l'aimable et savant auteur du Bré-
viaire du médecin, de la Physiologis de l'abeille, de l'Origine du patois
lyonnais, et de tant d'autres ouvrages sur lesquels nous reviendrons pro-
chainement, dans la notice que prépare à cet homme regretté une plume
amie et plus compétente que la *nôlre.
  • — Une Commission a été instituée par l'autorité préfectorale pour
l'examen des projets dressés en vue de la reconstruction du théâtre des
Célestins. Elle se compose de MM. Bossan, architecte; Chenavard, prési-
dent d'honneur de la Société académique d'architecture; Delaoroix, mem-
bre de la Commission consultative des beaux-arts ; Desjardins, architecte
du diocèse ; Echemier, architecte; Fabisch, directeur de l'Ecole des beaux-
arts ; Gobin, ingénieur, directeur des services de la voirie municipale ;
Hirsch, architecte en chef de la ville ; Louvicr, architecte du département ;
Savoye, architecte, et Clerc Tisseur, architecte.
   — Le Moniteur de Lyon, par la plume de M. Bellin, relève, dans un de
ses derniers numéros, quelques erreurs échappées à 51. de Sugny, dans le
Rapport présenté par lui à l'Assemblée nationale, au sujet de la défense
de Lyon. Ce n'est point au xvi° siècle que l'immigration italienne vint ap-
porter à notre ville l'industrie de la soie. Dès le xive siècle, les ouvriers en
drap de soie arrivèrent en Provence, de là dans le Comtat, et au xvi e siè-
cle, attirés par les nombreux privilèges que leur accordait Louis XI, ils so
fixèrent à Lyon, dans le quartier Saint-Cèorges; à cette époque la Croix-
Rousse n'existait pas.