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                         POÉSIE.

 « J'ai pour vous le sang de mes veines,
 « J'ai pour vous mes saintes pitiés.
 «   Je suis ardente, courageuse
 «   Et j'adore la vérité ;
 «   Son triomphe me rend heureuse
 «   Et je combats à son côté.
 « Et pourtant je n'ai d'autres armes
 « Que mon respect et mon amour
 « Pour ceux qui répandent des larmes
 « Et les dérobent au grand jour.
 «   Et Dieu m'accorde la victoire
 «   Quand je lutte pour le malheur ;
 «   Dans l'ombre rayonne ma gloire
 «   Et dans l'ombre fleurit mon cœur, »
A ces soins donnés aux tristesses
Gémissant comme des roseaux,
Vous joignez encor des tendresses
Pour les fleurs et pour les ciseaux.
Votre voix les chante avec grâce
Ces êtres ravissants et doux ;
Les oiseaux suivent votre trace,
Les fleurs parfument vos genoux.
Oh ! vous remplissez, noble femme I
Un sacerdoce triomphant :
Dieu, là-haut, veille sur votre âme,
Comme on veille sur son enfant.
Quand vous arriverez, tranquille,
Au seuil bleu de l'éternité,
Il vous ouvrira cet asile,
En couronnant votre bonté.
 Il remplira vos mains si belles
De tous vos bienfaits d'ici-bas,
Et votre mort sera de celles
 Dont on ne se console pas.
                                   Maria CELUNI,
Professeur de littérature à la Sorbonne pour la Société plulothecniqui:.




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