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LE BONHEUR DE M0 B . - N . DTJFLOT. A chercher un mari, quand le ciel m'en offre un. Le célibat trop long serait bien importun Peut-être est-ce mon bien. — Me voilà décidée Et ma gentille main va donc être accordée Cette petite main dont on serait jaloux, Avec un anneau d'or, cousin, elle est à vous ! (Elle soupire.) C'est dommage pourtant Un chaton de comtesse N'aurait pas, au regard, déparé sa finesse (avec tristesse.) A quoi vont me servir désormais mes talents , Si je reste en province avec tous ces parents ? Le bon sens à papa n'est pas venu trop vite, Les trente mille francs dont j'ai causé la fuite, Mieux que tout mon savoir aujourd'hui serviraient ; Et mes yeux au cousin pas plus n'en déplairaient. Mais on ne revient pas, quand une chose est faite. Reprenons ma candeur et tenons-nous bien prête ; Quand mon papa viendra, je veux lui dire un oui Dont il va demeurer, j'en suis sûre, ébloui. Je suis comme maman, d'humeur récalcitrante, , Mais je veux, cette fois, en fille obéissante, Passer où l'on voudra Le fonds n'y perdra rien ; Et si je me soumets c'est que je le veux bien Mon cher petit cousin, nous conclurons l'affaire, Mais attendez-vous bien qu'en fille de ma mère, Je saurai vous mener — ma foi, tambour battant. Et si de votre sort vous n'êtes pas content De quelque beau galant on peut être l'amie. Dans le ménage, enfin, vous serez la fourmie. Vous aimez le travail, moi j'en profiterai, Vous vous enrichirez, moi je dépenserai Oui, c'est bien décidé, me voilà plus tranquille, Je ne resterai pas, sans argent, vieille fille,