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               LE BONHEUR DE IIe B.-N. DUFLOT. .           .   143

       Certes, j'étais bien sûr du bon ton de ma femme,
       Mais je n'aurais pas cru, j'en jure sur mon âme,
       Qu'elle trônât ainsi. Jamais la dignité
       N'avait, comme hier soir, rehaussé sa beauté ;
       A la table d'un roi, la plus haute princesse
       N'eyit pas fait les honneurs avec tant de noblesse....
       Cela me coûte cher, il est vrai. Mais, ma foi,
       Tant pis pour les clients, la clarté de la loi
       Me fera rembourser.....
  (Un domestique entre et remet à M. Duflot des lettres, des
journaux, des dossiers.)
                                      je ne puis pasle croire,
       Déjà des fournisseurs je reçois le mémoire
                 (Il les jette et ouvre les lettres.)
       Et voilà mes amis qui partent tous les deux !
       Ma femme ! vais-je oser reparaître à ses yeux?
       Ils partent ! Ils sont loin. Le colonel qu'elle aime
       Moins que le général, mais voudrait tout de même,
       N'a pas plus demandé ma fille avant qu'après
       Ce superbe dîner — Par ma foi, je suis frais
       Il faut bien cependant que je revoie Adèle,
       Elle ne s'attend pas à ma triste nouvelle ;
       Ah ! je n'ai jamais vu briller comme hier soir,
       Ses yeux, pour moi si durs, de triomphe et d'espoir.
       Mais, la voilà qui vient       je ne suis pas tranquille.....
      Je serais mieux, vraiment, à cent pieds sous la ville ;
       Je vais être mené d'une belle façon !
      Je sens jusqu'à mon cœur se glisser le frisson.            '
       Comment vais-je m'y prendre             Elle paraît joyeuse ;
       Oh ! comme en sa tournure, elle est majestueuse ! . . . . .
       Quelle déception !
                         MADAME DUFLOT.
                            Eh bien ! mon cher ami,
       Nous n'avons pas, je crois, fait la chose à demi.
       Tout était ravissant, le dîner, la soirée ;