page suivante »
76 -, BIBLIOGRAPHIE.
Quand on a cinquante ans, do robustes contours,
Les aplombs empâtés et les tempes de neige ;
Le noir vous amincit, vous lime, vous allège ;
C'est un palliatif dans lequel on a foi.
J'approuve et je comprends son légitime emploi
Contre lo bourrelet qui fait saillir la hanche,
Le sein trop dilaté visant à l'avalanche
Et le ventre massif débordant le pourpoint ;
Il faut la martingale à ce rude embonpoint.
La robe de velours, Ã cet effet propice, t^
En frein riche et solide accomplit son office,
Céline, un simple mot : Vos cheveux sont-ils blancs ?
Pesez-vous cent kilos ? Sentez-vous sur les flancs
L'ouate grassouillette en précoce abondance ? . . .
Vous me répondez : Non. Eh bien, donc, patience !
Reléguez votre robe au fin fond du placard ;
Qu'elle y repose en paix. Vous l'aveindrez plus tard
Quand on vous salûra du nom de douairière
Et quand je puiserai dans votre tabatière.
J'ai été Un peu prodigue de citations, chers lecteurs,
mais je compte sur votre indulgence. J'espère même quel-
que chose de mieux ; car le peu de rimes que je viens d'ex-
traire de QUELQUES RIMES représentent tout ce que vous
aurez de ce charmant recueil. Apollon, cette fois , est
demeuré libre de tout pacte avec Mercure ; en d'autres ter-
mes, ce volume ne se trouve pas dans le commerce. Ecrit
sans façon, sans suite, au hasard des événements de l'an-
née, au souffle des inspirations de l'esprit ou du cœur, il
n'était point destiné à franchir le cercle des familiers. Si
j'ai abusé en votre faveur de la communication gracieuse
que M. Genin m'en a faite, remerciez-moi, je crois y avoir
droit; mais que cela n'aille pas plus loin. L'excès de votre
reconnaissance éventerait mon indiscrétion ; car après
l'Å“uvre, c'est l'auteur, n'est-ce pas, que vous voudriez
connaître ? Or, malgré son humeur hospitalière, il me
pardonnerait difficilement peut-être de lui amener, à l'im-
proviste, tant d'amis. P- DIDAY.
s