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               LES ARCHIVES DE LA PRIMATlALE DE LYON                         435

les titres énoncés dans ces inventaires. Le tout fut chargé aussi
sur des voitures que les commissaires accompagnèrent jusqu'aux
Feuillants.
   Telle a été la fin de ce magnifique Dépôt, œuvre de tant de siècles
et sacrifié aux haines et aux fureurs de la Révolution. L'Etat, en
faisant main basse sur les archives des églises et des maisons reli-
gieuses, entendit, cependant, les conserver comme monuments
historiques, et donna de nombreux ordres pour qu'elles fussent
mises en lieu sûr; mais dans ces temps d'anarchie, ces ordres
furent, presque tous, mal compris et encore plus mal exécutés. J'ai
déjà raconté avec détails, dans un ouvrage spécial, les vicissitudes
diverses que subirent toutes nos archives, depuis le jour où elles
furent enlevées de chacune de nos anciennes maisons religieuses,
jusqu'au temps présent. Il me suffira donc de dire que ces archives,
après être restées longtemps entassées dans le couvent des Feuil-
lants, furent enfin transportées dans les greniers de l'Hôtel-de-Ville,
où elles demeurèrent à l'abandon. Le 3 germinal an III, le Comité
des travaux publics, se souvenant enfin de leur existence, voulut les
voir. Les clefs avaient été perdues, « il fallut crocheter les serrures,
et on confia la garde du Dépôt au citoyen Sarton. » La municipa-
lité, en le nommant, le prévint « que les archives étaient dans un
horrible état, » mais on ne lui permit pas de le constater par écrit,
et, sur ce refus, il se retira. Le 15 fructidor an IV, le ministre de
l'Intérieur ordonna « la destruction de tous les titres féodaux et de
tous les papiers parchemins, terriers et autres portant trace de féoda-
lité. » Cette exécution eut lieu le 24 pluviôse an IV, mais elle fut
confiée, heureusement, à un homme intelligent et honnête, qui
n'exécuta pas à la lettre les ordres du ministre de l'Intérieur.
Toutefois, bien des titres furent livrés aux flammes, car on lit
dans le procès-verbal constatant cet auto-da-fe : « Sur les terriers



vêque de Lyon de prendre l'administration de l'évêché d'Autun, le siège vacant,
quant au spirituel, — et le droit semblable de l'évêque d'Autun à l'égard de l'ar-
chevêché de Lyon, tant pour le spirituel que pour le temporel.