Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                AVENAS                               383

narque fut livré, par la permission de Dieu, et à l'exemple du
Sauveur dans sa tentation à de cruelles angoisses. « Huz! huz! »
s'écriait-il,c'est-à-dire : «Retire-toi, Satan. » Et après que le diable se
fut éloigné, ce ne sont pas les anges du ciel, mais la reine des anges
elle-même qui vient le consoler et le soutenir.
    Notre vieil historien n'est pas si explicite. Il se contente de cons-
tater l'état de liesse, de bonheur et de céleste sourire qu'on voyait
sur la figure du roi mourant; tel que celui que/de nos jours, la
foule du peuple, accourant de toutes parts, contemplait sur le visage
transfiguré de Bernadette Soubirous, quand elle était en conver-
sation intime et divine avec l'Immaculée Conception, à la grotte de
Massabielle.
    Ce que l'historien n'a pas écrit, l'artiste contemporain le pro-
 clame aux générations futures, quand il nous montre, avec son
 ciseau, sur le marbre de l'autel d'Avenas, l'auguste Marie avec
 l'enfant Jésus, au chevet de Louis le Pieux mourant. Et le témoi-
 gnage de l'artiste est vrai ; et, uni à celui de l'historien et de la
 tradition, il confirme merveilleusement ce qu'on a appelé la légende
 dix fois séculaire, recueillie par Severt; comme, du même coup, il
 condamne sans rémission le rêve creux qu'on a essayé de lui substi-
 tuer, au sujet de l'église et de l'autel d'Avenas.

                                  XXI

   Le second tableau, qui n'a pas été mieux compris et expliqué que
le précédent, renferme ce que je n'hésite pas à appeler l'apothéose de
Louis le Pieux.
   Ce n'est pas une assomption comme celle de la Sainte Vierge,
puisque nul, depuis Adam, n'est arrivé à la gloire de la résur-
rection corporelle, hormis la divine Marie, à l'exemple et par la
grâce de son divin fils. C'est pourquoi, entreprendre l'apothéose
d'un autre saint quelconque est toujours un écueil difficile pour les
meilleurs artistes; et on pêche contre la vérité quand, après la
 mort d'un héros chrétien, on représente s'élancant vers les cieux,
portée par les anges, sa dépouille mortelle, son corps, avec la gloire