Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       LES PAGANI ET LES PAGAN                            349

pliers » résout la question ainsi : « Fr. Hugues de Pagani, dit aussi
Payen, était originaire d'une famille du royaume de Naples, mais il
était né aux environs de Troyes en Champagne. » Ce savant auteur
conciliait ainsi la tradition italienne avec la tradition française, qui
veut que Hugues, issu d'une branche des comtes de Champagne, ait
tiré son nom d'un fief situé à peu de distance de Troyes, appelé
aujoud'hui Payns.
   La présence de Hugues Pagan au concile de Troyes, en 1128,
pour faire approuver son ordre, et la mention de son nom, comme
témoin honorable, en quelques actes de cette époque, ont permis
aux érudits champenois et tourangeaux de le réclamer pour leur
province. Faut-il s'étonner après cela si sept villes de la Grèce
revendiquaient la gloire d'avoir donné le jour à Homère?
   Pierre Dupuy, dans son Histoire des Templiers (Bruxelles, 1751),
 est pour la tradition italienne : « Hugues, » dit-il, « était issu du
royaume de Naples. Un de ses arrières-petits-neveux, Biaise Fran-
çois, comte de Pagan, établi en France, a écrit son histoire, laquelle
se trouve imprimée parmi ses œuvres, à Paris, l'an 1669. » (1)
    Le comte de Pagan, auteur estimé d'un traité sur les fortifications,
fut, non seulement l'historien de Hugues de Pagani, mais aussi le
 généalogiste de sa famille. C'est lui qui probablement a dicté à
 Pithon-Curt et à l'Hermite Souliers les pages consacrées, par ces
 auteurs peu véridiques, aux Pagani de Naples.
    Nous aurions hésité à donner aux lecteurs un aperçu de ce mélange
 trop parfait de fable et de vérité, si nous n'avions eu, pour nous
 guider un peu en ce labyrinthe, l'excellent ouvrage moderne du pro-
 fesseur Raffaele Parisi. Ses recherches récentes aux sources, je veux
 dire aux archives, ont bien établi en même temps l'ancienneté, la
 puissance et l'extension des Pagani de Naples, dont nous voulons
 résumer l'histoire.
    « L'an de Notre-Seigneur 764, les Bulgares proclamèrent pour
 leur roy Paganus ou Pagan, l'un de leurs capitaines, lequel se dis-

  (1) Voici le véritable titre de cet opuscule : Divers ouvrages de M. le comte, de
Pagan,, trouves dans sai écrits après sa mort. Paris. 1669. In-12.