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            LA BIBLIOTHÈQUE DE LA PRIMATIALE DE LYON                  307

possédées un particulier à Lyon. Elle se distinguait par le choix des
ouvrages, comme par la richesse extrême de ses reliures. C'était
 une bibliothèque utile et non pas un cabinet de raretés.
   Mais pourquoi Camille de Neufville fit-il .entrer tant d'ouvrages
espagnols dans sa collection? Savait-il l'espagnol? Son bibliothécaire,
M. de La Chaise, frère du célèbre P. de La Chaise, l'un des régents
du collège des Jésuites, était très lié avec ces religieux, qu'il fréquen-
tait dans leur maison ou qu'il rencontrait autour de l'archevêque qui
les affectionnait beaucoup. Il y avait, parmi eux, beaucoup d'Espa-
gnols qui séjournèrent un certain temps à Lyon. Il est très probable
que c'est à leur instigation que M. de La Chaise acquit les plus belles
éditions espagnoles qui parurent alors par les soins de membres de
la Compagnie de Jésus si puissante, à cette époque, en Espagne.


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   Quant au Chapitre de la Primatiale, il se peut qu'il ait eu une
bibliothèque particulière et permanente. S'il en a été ainsi, elle a
dû souffrir beaucoup du sac de Saint-Jean, en 1562, par les calvi-
nistes. Les registres capitulaires, antérieurs à cette époque, n'en
parlent pas. Mais on voit par le tome I de ces registres que, bien
postérieurement, les chanoines songèrent, en 1733 seulement, à
se faire une collection de livres, à l'aide du legs que venait de leur
faire de toute sa collection leur doyen, le comte de Chévrières.
Cette collection fut estimée, en 1777, à 3,875 livres. Le doyen
s'était plu à en dresser lui-même l'inventaire, 9 ans avant sa
mort, mais ce monument a disparu. Le comte de Montmoullon
se chargea du soin de la bibliothèque. Le Chapitre avait mis à
sa disposition une somme annuelle de 700 livres. En 1757, il
tenta d'acheter la bibliothèque particulière laissée par le cardinal de
Tencin, et en offrit 8,000 livres à ses héritiers qui les refusèrent.
   En 1756, il acquit, au prix de 483 livres, la bibliothèque d'une
veuve Saunier. Vers le même temps, le comte de Montmorillon
augmentait la bibliothèque du Séminaire et celle des enfants de