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282 LA REVUE LYONNAISE C'est à l'homme d'étude et au lecteur intelligent à réfléchir et à s'assurer, par le contexte ou autrement, de laquelle des deux loca- lités de même nom veut parler l'écrivain latin du Moyen-Age. Ainsi notre humble Avenas sert à fixer les savants sur l'existence et la position géographique de Yager Viriacensis ou canton de Villié en Beaujolais. Vager Villiacensis ou canton de Villié était limité, au nord, par Vager Cantriacensis ou de Chaintré; au midi, par Yager Carciniacensis, canton de Quincié ou plutôt de Cercié; à l'est, par Yager Tussiacensis ou de Thoissey, duquel il était séparé par la Saône; à l'ouest enfin, en partie, par Yager Tolvedunensis, qui tirait son nom de la mon- tagne de ïouivéon, près Chénelette; et, en partie, par Yager Mon- siocensis ou de Monsol. XII C'est assurément un grand honneur pour Avenas d'être le point de départ des révélations historiques et des résurrections géographiques auxquelles nous venons d'assister, mais ce n'est pas tout. Avenas possède encore sa vieille église du ixe siècle, et a, dans cette église, un autel antique non en marbre « blanc, » comme l'écrit M. Adolphe Joanne, dans sa Géographie du département du Rhône, page 38, mais en pierre blanche, d'un grain très fin. La tradition constante et unanime, recueillie par l'historien Severt, en attribue la fondation et la donation à l'empereur Louis le Débonnaire. Aujour- d'hui, cette tradition n'est plus seulement verbale. La publication du Cartulaire de Saint-Vincent, en 1864, prouve, on vient de le voir, qu'elle a toujours été corroborée par des chartes authentiques, écrites depuis l'origine de la fondation. Cet autel nous apparaît comme une page certaine de notre histoire locale, et comme un curieux spéci- men de l'art chrétien, à l'époque la plus reculée du Moyen-Age. Il est juste de lui consacrer la fin de cette étude, qui aura nécessaire- ment une assez grande étendue, parce qu'il me faut :