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                    GEBHARD TRUCHSESS DE WALDBOURG                             249

 l'Agger, près de Siegbourg, ils furent surpris par le duc Ferdinand
 de Bavière et complètement défaits (2 janvier 1584). (1)
    Charles Truchsess, frère de l'ex-électeur, commandait la place de
 Bonn. Laissé sans secours, et ne pouvant tenir plus longtemps, il
 essaya de s'échapper pour rejoindre son frère. Ses soldats le retin-
 rent, et achetèrent une capitulation avantageuse en le livrant (28 jan-
 vier 1584).
    Bonn pris, le duc de Bavière se mit à la poursuite de Gebhard,
qui occupait encore quelques places dans le bas électorat. Gebhard
n'essaya pas de résister. Il s'enfuit avec Agnès dans la direction de la
Hollande, en passant par Dorst et Wésel. Il était accompagné d'une
petite armée que commandait le bâtard de Brunswick. Atteint près du
village de Burg sur l'Yssel, il fut complètement battu. Le bâtard de
Brunswick fut blessé et fait prisonnier (31 mars 1884). Gebhard
 put s'échapper et traverser l'Yssel et le Rhin avec 1.000 cavaliers;
mais il perdit tous ses bagages, c'est-à-dire, toute sa fortune. Il céda
aux Hollandais les quelques troupes qui lui étaient demeurées
 fidèles, et vint s'établir avec Agnès à la Haye, où Guillaume
d'Orange leur assura un entretien convenable.
    Peu de temps après, Guillaume d'Orange était assassiné (10 juil-
let 1584). Gebhard, privé de son protecteur, écrivit à la reine d'An-
gleterre Elisabeth, pour lui demander des secours qu'il n'espérait plus
obtenir de la Hollande. Elisabeth lui répondit par une lettre sévère,
dans laquelle elle lui reprochait d'avoir embrassé le protestantisme
par intérêt, et lui interdisait de venir dans ses états. Malgré cette
défense, Agnès se rendit à Londres, dans l'espoir de fléchir la reine.
Elle s'efforça d'abord d'obtenir les bonnes grâces du comte d'Essex,
favori d'Elisabeth, Le comte, touché de son infortune et séduit
peut-être par sa beauté, l'accueillit avec faveur, et lui offrit un loge-
ment dans son palais. Mais la reine, soit avarice, soit jalousie,
reprocha à Agnès d'être venue sans autorisation, et lui ordonna de



   (1) En cette circonstance et en plusieurs autres, les paysans prirent parti pour
l'archevêque bavarois. (Hennés, 122.)