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i86 LA REVUE LYONNAISE En torrents se desborde, en gresle s'endurcist ; Le feu dévore tout ; l'air forcené en orage, En tonnerres marmonne, en tempestes enrage S'escartelle en esclairs, s'amoncelle en nuaux ; Et Nature fait naistre aux. Humains mille maux ; Mais la Terre en bonté plus envers l'homme abonde Que Nature, que l'air, que la flame, que l'onde. Il étudie les tremblements de terre, les climats, passe en revue les productions végétales, compare la vie des plantes à celle des ani- maux, expose les vertus des simples, s'occupe ensuite des minéraux, et finalement flétrit ceux qui aiment trop la terre et ses trésors. Dans le quatrième chant, le poète défend Copernic, attendu que ses hypothèses sont plus acceptables que celles de ses devanciers, et respondent bien mieux Aux offices divers des chandelles des Cieux. Il réfute les pronostics tirés des éclipses de soleil, et fait un vrai cours d'astronomie, qui naturellement laisse beaucoup à désirer. Nous remarquons, dans ce même chant, un aperçu des mœurs des diverses nations de l'Europe : . . . Ceux qui d'Itale habitent les doux chams Sont abstinents, dispos, en vestement décents, Feints en faits, mois en langue, en parade héroïques Et très bons artizans en mauvaises pratiques... . . . . Les Espagnols sont graves, résolus, Tristes, sobres chez-eux, mais chez autruy goulus, Et, pour des chams voisins paistre leurs âmes gloutes, Ont toujours l'œil au guet et l'aureille aux escoutes. Les Anglais grands et beaux, sont sur mer furieux, Sur terre outre-cuidez, en mets délicieux, Aussi friands des chairs que le peuple indomtable Des Germains inventifs, l'est du vin délectable Et les François humains, aime-lettres, ouverts, Prompts, subtils, bien-dizants, sont d'un esprit divers. Ce sont eux qui, vrayement fils aisnez de vaillance, Ont la force aux exploits, aux conseils la prudence Et seroyent demy-Dieux, aux prix des estrangers, S'ils n'estoyent à tout soufle inconstants et légers.