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UNE POYPE EN BRESSE 1^3 fretaz avait été élevée jusqu'à un mètre de hauteur, couverte alors d'un bûcher, destiné à consumer des ossements humains, puis ter- minée, érigée en pyramide, jusqu'à une élévation de cinq ou six mètres, suivant le rang et l'importance du chef à qui on avait donné la sépulture, puis abandonnée au centre de la forêt, dans une île mystérieuse et sacrée, à la garde toujours vivante de la terreur qu'inspire la mort. Si nocre poype était un tumulus, pourquoi les autres poypes de la Bresse et de la Dombes ne seraient-elles pas aussi des tombes couvrant les ossements des chefs primitifs de nos përes et de nos aïeux ? Aimé VINGTRINIER. Lyon, 25 janvier 1885. POST-SCRIPTUM. — Je suis retourné, cette année, au mois d'août, à la poype de Malafretaz. La démolition était presque achevée. Il ne restait plus qu'une colonne de cette masse de terre attaquée de toutes parts. Le foyer était plus épais au centre que sur les bords. On avait enlevé deux pleines brouettes d'ossements d'hommes et d'animaux. Une couche de bois brûlé, du chêne assez bien conservé, trouvé sous la poype elle-même, et qui servait de base au monu- ment, formait un monceau relativement considérable. Ce bois, à moitié consumé, friable et cassant, ne prenait feu qu'avec difficulté, sans flamme, et en jetant une odeur désagréable et infecte qui en interdisait l'usage. Nouveau mystère. Pourquoi la poype reposait- elle sur cette vaste couche de bois brûlé ? A. V. 1er seotembre 1885.