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•îé4 LA REVUE LYONNAISE peneau, près de Poitiers; le mont Poupet, au-dessus de Salins; Saint-Romain^de-Popey, en Lyonnais. Nous abrégeons. Un autre étymologiste nous dit : pu}^ montagne ; puype, poype, monticule, colline en miniature. Nous nous inclinons de confiance et sans y mettre aucune opposition. Leur nombre est encore de près de cent, dit M. Guigue, dans sa Topographie de l'Ain, et il a été plus du double avant que les paysans ne se fussent attachés à les niveler pour améliorer leurs champs. Nous n'hésitons pas à décupler ce chiffre trop modeste, persuadé que le savant archiviste du Rhône n'a compté que les poypes célè- bres, connues, considérables, et qu'il a négligé la foule de petits monticules qui se cachent dans tous les replis, dans tous les enfon- cements du pays. Leur emploi, leur but, leur utilité n'ont pas encore été affirmés, que nous sachions, du moins, d'une manière positive, certaine et irréfutable. M. Guigue, avec la prudence d'un érudit, suppose que les poypes remontent à l'âge du bronze, comme les dolmens, les menhirs, les cromlechs de l'ouest de la France, et que, de même que ces monuments, elles ont été élevées par des peuples primitifs « pour honorer les morts, élever des autels à leurs dieux, ou asseoir le tribunal de leurs juges. La constitution géologique de la région a seule motivé la différence qui existe dans la forme et dans les maté- riaux des divers monuments d'un même âge. » Les Hébreux, ajoute - t-il, élevaient soit en pierre soit en terre leurs monuments com- mémoratifs, autels ou tombeaux. Autels ou tombeaux? Ne serions nous pas sur la voie? M. Jolibois, l'ancien curé de Trévoux, est trop connu dans Fhis- toire provinciale, il a trop écrit sur la Bresse et la Dombes pour que nous ne rappelions pas la singulière opinion qu'il a émise à ce sujet. « Nous ne pouvons y reconnaître des tombeaux, » dit-il, dans la Dissertation qu'il a lue au Congrès scientifique de France, neu- vième session, tenue à Lyon, en 1841. « On ne dit pas qu'on y ait trouvé des armes et des ossements. Quelle en est donc Forigine ? » Après cette déclaration absolue et formelle, M. Jolibois développe un roman qui n'a pas dû être pris au sérieux par ses auditeurs. Il