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SIMON SAINT-JEAN, PEINTRE DE FLEURS lit au nom de la ville de Lyon, fière d'un fils glorieux, au nom des beaux arts qui honorent les nations et les rendent fortes et grandes. Merci aux souscripteurs qui nous ont permis de mener à bien notre œuvre; merci à la presse lyonnaise qui n'a pas craint de faire un voyage pour assister à cette fête. Merci encore, merci sincèrement à cette foule bienveillante qui nous environne, aux bons et fiers habitants de Millery que je connais depuis de si longues années; merci à tous ces amis de notre peintre Saint-Jean qui ont montré tant de patience en m'écoutant. Et maintenant, nous laissons ce buste à votre garde et à votre protection. Jamais on n'a tant fait pour l'éducation, jamais on n'a élevé autant d'écoles, fait autant de sacrifices pour la jeunesse qu'à l'époque où nous sommes. Mais à quoi bon prodiguer les lumières si les yeux ne s'ouvrent pas ? Pourquoi tant parler d'amour de la patrie aux égoïstes? de travail et de devoir aux paresseux et aux indifférents? Que les traits de ce vaillant travailleur éveillent l'émulation ! Que ce bronze érigé à une des illustrations de la France achève l'ensei- gnement que le maître donne à ses élèves ! et que l'exemple de Simon Saint-Jean apprenne aux enfants, qui désormais vont tous les jours passer devant lui, la vérité de cet axiome promulgué naguère par la jeune et brillante reine de Roumanie : « Qu'il n'y a dans la vie qu'un bonheur, le devoir; qu'une consolation, le travail; qu'une jouissance, l'amour du beau. » Si jamais la France n'a autant honoré ses hommes illustres qu'au- jourd'hui, jamais, non plus, on ne pouvait offrir à l'hommage des citoyens les traits d'un homme plus complet par les vertus et le génie.