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CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE 71
Ainsi, à l'ouest, les remparts de la dernière enceinte, que carac-
térise, à la fois, la forme de l'appareil et des baies étroites à plein
cintre, remontent très visiblement à l'époque carolingienne. Au
nord, une tour carrée aux angles arrondis et à l'appareil à arêtes de
poisson, appartient à l'architecture du xn e siècle, tandis que le don-
jon cylindrique voisin n'a été élevé qu'au xm e siècle. Plusieurs par-
ties du monument, qu'on ne saurait désigner que sur place, ont été
bâties, au xive siècle, pendant la guerre de Cent ans. Les bâtiments,
situés à droite, en entrant, danslapremièreenceinte, oùl'on remarque,
en plusieurs endroits, les armes des Damas, ont été construits seule-
ment au xv e siècle. Enfin, une sorte de bastion avancé, propre Ã
l'usage de l'artillerie, qu'on remarque dans la partie occidentale de
la forteresse, n'a été élevé que pendant les guerres de religion de la
fin du xvie siècle.
En quittant le château, les membres du Congrès visitent encore,
en dehors de son enceinte, la chapelle de saint Saturnin, dont il ne
reste plus que l'abside et le chœur, qui appartiennent à l'architecture
romane du XIIe siècle.
A la visite du château de Cousan succède celle de l'église de l'an-
cien prieuré de Montverdun, bâtie au sommet d'un cône basaltique,
qui domine, d'une manière si pittoresque, la plaine du Forez et les
bords du Lignon.
Les origines de ce prieuré sont assez obscures. S'il faut en croire
de La Mure, saint Porcaire, abbé de Lérins, chassé de son monas-
tère par les Sarrasins, qui lui avaient crevé les yeux, se réfugia, au
vm e siècle, sur ce monticule, où, quelques années plus tard, il fut
mis à mort par ces cruels sectateurs du prophète, quand ils enva-
hirent et ravagèrent le Forez. Suivant une version plus vraisemblable,
rapportée par dom Estiennot, le saint abbé avait déjà souffert le mar-
tyre à Lérins, quand ses moines vinrent chercher un asile à Mont-
verdun, où ils apportèrent ses reliques. (1)
• (1) a Condituf sseculo IX aut VIII, cum Lerinenses monachi, bellicis tumulti-
bus profugi, illuc hanc arcem munitam se se recipere et secum sacras sancti Por-