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24                        LA REVUE LYONNAISE

   Après avoir fait un grand éloge de la pièce sur l'Astronomie infé-
rieure et du Trésor des Trésors, surtout de ce dernier, « qui a je ne
sçay quelle force et je ne sçay quelle beauté qui charment son
lecteur, » et qui est dédié, (édit. de Lyon, 1610,) « à Jacques IV,
qui ne fut pas moins roy du sçavoir que roy d'Angleterre, d'Ecosse
et d'Irlande, » Colletet loue également la Muse divine, en la décla-
rant « bien digne d'être lue ae tous ceux qui aiment la piété et
l'entretien des choses sacrées. »
   Ce qui concerne la Semaine mérite d'être reproduit en entier.
Nous laissons donc la parole à l'auteur :

   « Son poème épique, qu'il intitule Semaine ou Création du Monde,
en réponse à celle du sieur du Bartas, est, à mon avis, et à celuy
des intelligens, un ouvrage si docte et si beau que je le préfèrerois
pour la beauté des vers, voire mesme pour la force des raisonne-
mens, à celuy la mesme contre lequel il eut le courage et la hardiesse
d'escrire. Voicy le frontispice ou l'invocation de ce poème duquel
je ne citeray rien davantage, puisque tant de diverses éditions que
l'on en a faites, depuis la première de l'an 1609, l'ont rendu si familier
et si commun à tout le monde... »


     Après cette citation, Colletet continue ainsi :

   « Quoy que ce divin travail soit assez clair de luy-mesme, si est-
ce que je souhaiterois pour la gloire de l'auteur, et pour l'utilité du
public, qui prend tant de plaisir à lire les commentaires sur les deux
Semaines du grand du Bartas, que quelque docte personnage eût
entrepris de commenter aussi la docte Semaine de Gamon. Certes
les matières sublimes et profondes qu'il y traitte hautement et pro-
fondément donneraient sujet à un bel esprit de faire des efforts de
longue durée, puisque par là sa réputation ne mourroit jamais. Je
sçay bien que quelques-uns l'ont blasmé d'avoir été si hardy que de
vouloir chocquer le grand du Bartas, de qui la renommée sembloit
se mettre à couvert de toutes sortes d'atteintes. Mais il s'en excuse
de si bonne grâce et s'en deffend avec tant de modestie, dans sa